Violences post-électorales : les évêques béninois proposent leurs services pour la médiation
Cédric Mouzou, SJ – Cité du Vatican
Il règne au Bénin, surtout dans la capitale économique Cotonou, une atmosphère délétère. Les dernières élections législatives du 28 avril 2019 ont soulevé une grogne sociale émaillée de violences. Au moins deux personnes sont mortes. C’est dans ce climat que le président de la Cour constitutionnelle Joseph Djogbénou a proclamé, jeudi 02 mai 2019 les résultats des élections législatives. Le taux de participation est de 27, 12%. Les deux partis proches du président Patrice Talon, à savoir le Bloc républicain, BR, et l’Union progressiste UP, qui ont été autorisés par la Commission électorale nationale autonome à participer aux élections législatives s’en sortent respectivement avec 36 et 47 députés.
Compassion et proximité
Deux semaines après son Message « La paix, une fleur fragile ! » la Conférence Episcopale du Bénin a éprouvé la nécessité d’une nouvelle prise de parole. Les béninois si fiers de leurs pays connu et reconnu sur le plan international comme un havre de paix et un modèle de démocratie en Afrique, écrivent les évêques, ont le cœur torturé par la psychose. Le pays pleure aussi ses fils. Les évêques expriment tout d’abord « leur compassion et leur proximité spirituelle aux victimes des divers actes de violence perpétrés sur toute l’étendue du territoire national ». Ils condamnent « fermement les actes de violence et de vandalisme sous toutes leurs formes. » Tout comme dans leur dernier message, les évêques réitèrent leur appel à s’abstenir de toute forme de violence. La violence, affirme la Conférence Episcopale du Bénin, ne saurait constituer une réponse valable à un problème socio-politique.
Renouer avec le dialogue
Alors que les partis de l’opposition dont les dossiers de candidature n’avaient pas été validés, réclament toujours l’annulation du scrutin, les candidats malheureux ont 10 jours pour formuler leurs recours. Les évêques qui craignent un nouveau brasier, invitent les leaders politiques à renouer avec le dialogue pour la préservation de la paix sociale et de l’unité nationale, gages du développement harmonieux du Bénin. Au Bénin, l’Eglise avait joué un rôle très important dans la conférence nationale souveraine des années 1990. Fort de cette expérience, les évêques proposent leur service pour « la médiation en vue d’un retour au calme, à la cohésion sociale, à la tolérance réciproque qui ont toujours caractérisé le peuple béninois ». Les chrétiens engagés dans la politique ont leur rôle à jouer pour la réalisation effective de cette cohésion sociale. Il doivent, écrivent les évêques, « être toujours et partout, des témoins de la vérité et des artisans de justice et de paix ». Enfin, les évêques demandent au peuple de Dieu et aux personnes de bonne volonté, la persévérance dans la prière pour que Dieu continue de bénir et de protéger le Bénin.
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