La sécurité et les migrations en Afrique au cœur de la 19ème assemblée du SCEAM
Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican
«L’appropriation du SCEAM : sécurité et migration en Afrique et dans les îles» est le thème sur lequel portent les travaux de cette assemblée plénière. Initialement prévue au Burkina Faso, la rencontre a été déplacée au Ghana pour des raisons de sécurité. Le programme prévoit notamment les échanges autour du processus du synode sur la synodalité et de l’état des migrations internes et externes en Afrique. Il y aura également la présentation et l’adoption du plan stratégique 2022-2025 et l’élection d’un nouveau président et d’un nouveau comité directeur. Le lundi 1er aout, dernier jour de cette assemblée plénière, est prévue une visite de courtoisie au président du Ghana, Nana Akufo Ado.
Dans le prolongement de l’assemblée de Kampala
Dans son allocution d’ouverture, le Cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou et président sortant du SCEAM a situé cette 19ème assemblée dans le prolongement de celle tenue en 2019 à Kampala, en Ouganda, à l’occasion du jubilé d’or du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et Madagascar. C’est ce qu’a rapporté le père béninois Edouard Adé, président de l’Université Catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO) – Unité universitaire de Bobo Dioulasso (Burkina Faso), responsable du département foi, culture et développement du SCEAM et membre du comité théologique du symposium des épiscopats africains. A l’issue de cette célébration, les évêques avaient pris deux engagements: «l’Église en Afrique doit revenir à ses racines baptismales dans le Christ et la collaboration avec les dirigeants politiques pour les appeler à une plus grande responsabilité afin de mettre les ressources humaines et naturelles africaines au service du développement des pays africains», a précisé le prêtre béninois.
Sécurité et migrations dans le continent africain
Pour le père Adé, le choix du thème est motivé par la collaboration avec les dirigeants politiques, en vue d’une meilleure sécurité et du développement du continent, suivant les engagements de Kampala. Trois ans après, le constat est que les guerres et l’insécurité gagnent du terrain en Afrique. Dans les zones du Sahel, du Golf du Bénin, de la Corne de l’Afrique et ailleurs, la situation sécuritaire se détériore de jour en jour. L’insécurité entraîne des déplacements massifs internes des populations dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. D’où l’importance pour l’Eglise en Afrique de réfléchir sur la corrélation entre la sécurité et les migrations.
Pour le prêtre béninois, la vie de l’Église en Afrique connait actuellement un tournent «qui nous met devant deux alternatives: soit créer pour les jeunes un espace de sécurité et de bien-être partagé, soit les laisser courir les risques de la traversé de la Méditerranée ou se radicaliser en embrassant les mouvements extrémistes». Pour sortir de ces situations, l’Eglise comme Mère et éducatrice s’engage auprès des plus pauvres dans des actions de l’éducation et de développement pour un meilleur avenir de l’Eglise et du Continent.
La sécurité comme communion, fraternité et solidarité
Le père Adé est aussi revenu sur les mots du Cardinal Luis Antonio Taglé préfet du Dicastère pour l’Évangélisation des peuples, dans son discours prononcé à l’ouverture de cette assemblée plénière: «Communion comme don, comme action et responsabilité. C’est l’engagement pour la communion qui va assurer la sécurité, qui n’est pas à comprendre simplement dans le sens de démilitarisation ou désidéologisation, mais comme communion, fraternité et solidarité. En d’autres termes, la sécurité, c’est l’amour qui s’exprime concrètement dans le vivre-ensemble-social. Accueillir-protéger-intégrer celui qui est sans toit est le triptyque qui rendra l’Afrique cette terre de plus en plus hospitalière», a relevé le responsable du département foi, culture et développement du SCEAM.
Corriger l’image que certains médias donnent de l’Afrique
Dans son message adressé à cette occasion, le préfet du Dicastère pour la Communication a salué les efforts fournis par les églises d’Afrique dans le domaine des communications. Paolo Ruffini a relevé une floraison des radios, télévisions et autres médias créés par les diocèses. Il a par ailleurs souligné l’importance de renforcer la collaboration entre les médias diocésains et le Dicastère pour la communication ; ainsi qu’avec d’autres réseaux internationaux. Paolo Ruffini a en outre appelé à une meilleure formation en communication dans des universités catholiques, afin de corriger l’image de l’Afrique véhiculée par certains médias locaux et internationaux, souvent apocalyptique et catastrophique.
Outre les archevêques et évêques membres du SCEAM, à l’ouverture de cette assemblée plénière ont participé le président du Ghana Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et le nonce apostolique au Ghana, Mgr Henryk Mieczyslaw Jagodzinki.
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