Mexique: l'Église catholique veut contribuer à la réconciliation nationale
Invités par le futur président, qui ne prendra officiellement ses fonctions que le 1er décembre prochain mais commence déjà à mettre en mouvement son projet politique, les évêques vont présenter le plan qui été développé par l’Église pour apporter des aides concrètes aux différentes réalités en difficulté dans la société, notamment les personnes frappées par la violence et la pauvreté.
L’évènement, qui sera inauguré par le futur président et par le gouverneur du Chihuahua, Javier Corral, rassemble des experts et des leaders sociaux en cinq tables rondes : Victimes, garanties de non-répétition et mécanismes de réparation ; Sécurité et justice ; Dynamique de frontière, migration et sécurité ; Prévention et cohésion de la communauté ; et Reconstruction nationale et construction de la paix.
La clé est le soutien aux victimes
La proposition de l’Église est de fournir le soutien nécessaire et une aide multidisciplinaire (psychiatrique, spirituelle et médicale) aux personnes et aux familles qui ont été victimes de séquestrations, exécutions, disparition, extorsions, et d’autres crimes, et de les accompagner dans leur processus de récupération émotionnelle quand elles sont encore immergées dans une douleur transformée en souffrance. Ce soutien de l’Église catholique aux victimes de la violence a déjà été développé par Mgr Carlos Garfias Merlos dans son diocèse de Morelia, mais aussi dans le diocèse d’Acapulco et dans d’autres zones soumises à la violence.
L’impact émotionnel de la violence sur la communauté
À la base du projet de la conférence épiscopale, il y a la création d’un programme spécifique pour assister globalement les victimes de la violence, qui devrait être développé avec la collaboration entre les agences de l’Église, de l’État, des universités, des associations civiles et de la société elle-même, puisque toutes les couches de la population sont concernées. Outre les blessures physiques, les victimes de la violence subissent un grand choc émotionnel qui peut causer de graves troubles psychiques. Des expériences comme les sondages et les processus judiciaires peuvent miner le moral et la dignité des victimes, que ce soit avec les réactions de l’entourage ou avec les changements sociaux et professionnels.
Changement du cadre juridique et réponse aux institutions
Le texte souligne que les réponses doivent parvenir de la sphère des institutions publiques et privées, de l’État, de l’éducation, des institutions religieuses, etc… Chaque institution, en fonction de sa propre nature et de son propre champ d’action, doit être repensée et réorientée vers la construction de la paix. Il est donc nécessaire de transformer le cadre juridique afin de fournir les conditions pour la paix et la justice. En outre, il faut renforcer les capacités pour intervenir efficacement dans les différentes activités liées à la construction de la paix, comme la résolution des conflits, l’attention aux victimes de la violence, l’analyse sociale, les stratégies et l’action pour la paix.
Générer de nouveaux modèles de développement
Selon le projet des évêques, il faut prendre en considération des actions directes à long terme pour générer de nouveaux modèles de développement qui incluent des conditions sociales, politiques, économiques et culturelles qui favorisent la justice et la paix. «Il s’agit d’une stratégie de prévention qui désactive les facteurs de violence», peut-on lire dans le projet.
Enfin, le document souligne que l’Église catholique doit créer des plateformes ecclésiales et sociales, parce que la participation de la société civile au processus de construction de la paix est indispensable et urgent.
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