Mexique: un vademecum sur le sacerdoce en temps de crise sanitaire
«Ce n'est pas le moment de nous détendre dans notre vie spirituelle, ne nous permettons pas de baisser la garde face à ce grand risque de contagion; soyons attentifs pour savoir comment prendre soin de nous-mêmes et comment s'occuper en bons bergers de toute la communauté chrétienne que Dieu nous a confiée», écrivent les évêques dans cette présentation téléchargeable sur le site de la conférence épiscopale du Mexique.
Leur réflexion part de la nature même du ministère sacerdotal, par lequel la présence du prêtre au sein de la communauté doit être «un grand trait d'union entre Dieu et ses enfants». D'où l'invitation à ne pas tomber dans «un comportement qui ne donne pas un témoignage de confiance» et à se conformer aux dispositions des autorités civiles et ecclésiastiques.
Conseils pratiques pour une vie équilibrée
Le document suggère, en une vingtaine de pages, des actions aux prêtres dans chacune des circonstances qui pourraient se présenter dans l'accompagnement des fidèles dans cette pandémie.
Des détails sont ainsi donnés sur les soins personnels et la prévention, depuis l'utilisation de protections physiques, telles que masques, gants, blouses et autres éléments appropriés, jusqu'aux dispositions sur la manière d'accompagner les fidèles à leur domicile ou à l'hôpital, le maintien des distances et les règles d'hygiène. Les prêtres sont aussi encouragés à la lecture spirituelle, la réflexion personnelle et la vie de prière - sans négliger les aspects psychologiques, physiques et émotionnels, avec cette invitation à faire du sport -, à s'occuper de leurs centres d’intérêts et à rester relation avec les membres de leur communauté ecclésiale, par le biais de réseaux sociaux par exemple.
Tourner les yeux vers le Seigneur, dans un acte de foi
Les évêques signalent également le défi de l'information: «Une mauvaise information nous conduira au désordre et au chaos et, comme nous l'avons déjà réalisé, cela provoque tout, de l'indifférence au Covid-19 à une psychose collective», mettent-ils en garde.
«L'homme d'aujourd'hui et l'Église d'aujourd'hui sont confrontés à l'un des plus grands défis de leur histoire, qui est source de désordre, d'incertitude, de douleur, d'angoisse et de mort», est-il par ailleurs écrit. Une réalité dans laquelle les êtres humains reconnaissent à nouveau leur fragilité, et qui doit être vécue avec une espérance chrétienne et un sens profond de la foi. «En tant que disciples bien-aimés de Jésus, témoins de l'espérance, et plus encore, à la recherche de raisons, de coupables, ou émettant simplement de nos jugements personnels face à la situation actuelle, le moment est opportun pour lever les yeux au ciel et invoquer avec une foi vivante la miséricorde de Dieu».
L'Église, soulignent les évêques, doit faire en sorte que le peuple de Dieu ne se sente pas seul ou abandonné. Le prêtre, dans un esprit de discernement et de créativité pastorale, doit ainsi chercher les moyens de rester proche des familles qui souffrent dans leur propre chair du fléau de la maladie, ou de la mort d'un proche. L'épiscopat mexicain conclut son document par une invitation à regarder ce temps d’épreuve avec un profond regard de foi, et à aborder la réalité qui nous est présentée comme un temps favorable de salut.
Les rassemblements de plus de 50 personnes sont désormais interdits au Mexique, où l'état d'urgence sanitaire a été déclaré ce lundi 30 mars. L'épidémie de Covid-19 a déjà fait 28 morts dans le pays et le nombre de cas augmente, ayant franchi la barre des 1000 malades.
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