Equateur: l’Église demande une réforme du système pénitentiaire
Ce vendredi, un calme relatif est revenu dans les établissements pénitentiaires du pays. Le président Lenin Moreno a ordonné un renfort de l'armée pour procéder au «contrôle d'armes, d'explosifs et de munitions aux abords des centres pénitentiaires 24 heures sur 24 et le temps que ce sera nécessaire» après une série d’émeutes. Hier, pour la troisième journée consécutive, les forces de sécurité équatoriennes ont dû intervenir afin de mettre court à de nouveaux incidents ou à la fuite de détenus dans les prisons de Guayaquil et Quito. Mardi 23 février, des émeutes simultanées dans plusieurs centres pénitenciers se sont soldées par la mort de 79 personnes. Selon les autorités, ces violences sont le fait d’une guerre entre gangs rivaux pour obtenir le leadership au sein des prisons.
Après ces événements funestes, la présidence de la Conférence épiscopale équatorienne (CEE) s'est déclarée «consternée» par les «actes cruels» qui se sont produits mardi et «préoccupée» par la situation «douloureuse et critique» des détenus.
Humaniser les prisons
Ce qui s’est produit est «le reflet de la crise carcérale, de la décomposition sociale et de l'indifférence collective», avertissent les évêques équatoriens qui, face à cette dure réalité, rappellent les paroles du Pape François sur la nécessité d'«humaniser» les prisons souvent considérées comme «des lieux de violence et d'illégalité, où la méchanceté humaine abonde».
«Nous demandons aux responsables du système de réhabilitation sociale en Équateur de procéder à une véritable évaluation du système pénitentiaire et de développer des programmes pleinement humains qui permettent d'atteindre le but déterminé par notre Constitution», déclarent les évêques, qui rappellent que la Loi fondamentale du pays prévoit la réhabilitation et la réinsertion dans la société des personnes condamnées au pénal. En sachant que les personnes emprisonnées, pour la grande majorité d’entre elles, sont détenues dans l’attente de leur procès.
Les évêques équatoriens expriment leur «solidarité chrétienne» aux familles des prisonniers qui sont morts et les assurent de leurs prières pour leur repos éternel. De même, le communiqué de la Conférence épiscopale s'engage à aider les autorités et à soutenir ceux qui souffrent de la perte de leurs proches dans le cadre de son service pastoral dans les prisons et dans la société équatorienne.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici