Prière du cardinal Sako pour la venue du Pape en Irak
Le Patriarcat de Babylone des Chaldéens invite les chrétiens d’Irak, à partir de ce vendredi et chaque jour précédant la visite apostolique du Pape dans leur pays du 5 au 8 mars, a prié pour remettre entre les mains du Seigneur ce prochain déplacement. «Que le Saint-Esprit soit dans ses gestes et dans ses paroles et dans les cœurs de ceux qui le rencontrent et l'écoutent afin que se répandent les dons de l'encouragement, de la consolation, de la rencontre entre ethnies, cultures et religions différentes avec l'engagement de faire des pas courageux en direction de la réconciliation et de la collaboration pour le bien commun», poursuit la prière diffusée sur les plateformes d’informations du patriarcat. Dans ce court texte, le cardinal Louis Raphaël Sako demande à Dieu que «soit donné à l'Église en Irak le réconfort, la lumière et la force afin de ne jamais nous lasser à construire des liens de fraternité et de paix» ; il le supplie de libérer son pays et ceux du Proche-Orient de la haine et de la violence.
Neuvaines pour la venue du Pape
Le cardinal irakien avait déjà composé une prière spéciale que l'Église locale a récité au mois de janvier pour que le voyage du Pape puisse se réaliser indépendamment des conditions sécuritaire ou sanitaire. Le 17 janvier dernier, il lançait une pressante invitation à «prier pour le retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le pays et dans la région, après toutes les guerres et les conflits qui les ont consumés».
Après un double attentat dans le centre de Bagdad, l’attaque la plus meurtrière depuis trois ans dans la capitale irakienne, le cardinal Sako avait proposé aux fidèles de renforcer leur pratique religieuse, en instaurant le 25 janvier trois jours de jeûne et de prière.
Lors de son voyage le Pape est attendu à Bagdad, dans la plaine d'Ur, à Erbil, ainsi qu'à Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive. Sur place, selon des chiffres d’Aide à l’Église en Détresse mis à jour le 12 janvier dernier, plus de 45% des familles qui avaient pris la fuite face à l’arrivée des djihadistes du groupe État Islamique en 2014, ont pu retourner chez elles. Grâce au soutien de nombreuses associations catholiques, 57% des maisons détruites ont pu être reconstruites. La fondation pontificale de l’AED a notamment reconstruit une salle polyvalente et une école syro-catholique à Bashiqa grâce à un don du Pape de 200 000 euros, obtenu après la vente d’une voiture de luxe qui lui avait été offerte en 2017.
L'espoir de paix et d'une reconnaissance
Des neuvaines et des rencontres de prière sont convoquées de part le monde pour confier à la Vierge et à l’Esprit saint ce voyage auprès des chrétiens d’Orient. Ce vendredi, rapporte l’agence Fides, les fidèles américains sont également invités à prier. À Chicago, le cardinal Blase Joseph Cupich publie chaque jour les intentions de prière de la neuvaine promue par son archidiocèse sur Twitter. Il rappelle qu’avant l’intervention américaine en Irak pour chasser Saddam Hussein en 2003, le pays comptait 1,5 million de chrétiens contre moins de 400.000 aujourd’hui.
«Les personnes en Irak savent peu de choses nous concernant», affirme de son côté l’archevêque d’Erbil, Mgr Bashar Warda à l’AED. Il espère qu’avec la venue du Pape l’opinion publique soit davantage sensibilisée à leur sort et que le respect du peuple irakien envers leur communauté croisse, pour qu’enfin les chrétiens ne soient plus perçus comme des «croisés». Mgr Warda souligne l’importance à cet égard de la rencontre prévue entre le Pape et le chef des chiites irakiens, le Grand Ayatollah Ali Al-Sistani.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici