Au Sri Lanka, l’Église se prépare à commémorer les attentats de Pâques 2019
Musulmans, bouddhistes, hindous: les croyants de toutes religions sont invités à s’unir spirituellement aux chrétiens du Sri-Lanka pour faire mémoire des 258 victimes des attentats qui avaient ensanglanté le pays le jour de Pâques 2019.
Les cloches de toutes les églises du pays sonneront ce mercredi, et deux minutes de silence s’ensuivront, auxquelles toute la nation participera. Les écoles catholiques resteront fermées, des veillées de prière sont prévues dans tout le Sri Lanka. Par ailleurs, les quinze évêques du pays, accompagnés de prêtres, de religieux et de fidèles, inaugureront une «chapelle des martyrs» située dans le cimetière de Negombo, ville où eu lieu l'une des attaques, et construite grâce aux dons collectés via le réseau international des Œuvres Pontificales Missionnaires. Il y aura ensuite une marche silencieuse pour la paix et la justice, qui se terminera en l'église de Saint Sébastien de Negombo, l'une des églises les plus endommagées lors des attentats. Une messe solennelle de commémoration y sera célébrée. «Tout cela pour demander l'aide de Dieu et exhorter le gouvernement de Colombo à promouvoir une véritable justice pour nos martyrs», comme le souligne auprès de l’agence Fides le père Basil Fernando, Directeur national des Œuvres Pontificales Missionnaires au Sri Lanka.
Cette journée de commémoration sera en effet l’occasion d’adresser un message clair aux autorités politiques, alors que l’enquête liée aux attentats traîne en longueur: «L'Église demande justice, comme l'a souligné le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, qui a rappelé l'urgence de faire la lumière sur les massacres, explique le père Fernando. Nous demandons simplement: Qui était derrière tout cela? Qui l'a planifié? Qui sont les auteurs? Quelles sont les responsabilités ou omissions des forces ou agences de sécurité de l'État? Ce sont des questions qui méritent des réponses. L'État ne peut s'y soustraire. La justice est la base de la paix, de la réconciliation, de la paix avec la mémoire, de la prospérité et de la coexistence pacifique», insiste le directeur national de POM.
Demande d’impartialité
Ces derniers jours, le cardinal Malcolm Ranjith a demandé la création d'un tribunal international pour enquêter de manière indépendante sur les attentats. Le président de l'époque, Maithripala Sirisena, avait d'abord pointé du doigt les extrémistes islamiques, puis le réseau international de trafic de drogue. Or les autorités sont soupçonnées d’avoir reçu des renseignements avant le massacre, mais de les avoir ignorées. Au début du mois, celui qui serait le cerveau de ces attaques, un chef religieux musulman radical, a été arrêté.
Régulièrement, les représentants de l’Église catholique srilankaise interpellent le gouvernement afin qu’il redouble d'efforts pour empêcher de nouvelles attaques et traduire les auteurs en justice.
Le 21 avril 2019, neuf terroristes affiliés au groupe islamiste local "Thowheed Jamathha" avaient attaqué trois églises et trois hôtels de luxe, tuant au moins 258 personnes, dont 37 étrangers, et blessant plus de 500 personnes, dont certaines sont encore hospitalisées ou sont devenues handicapées à vie. Sept bombes avaient explosé dans deux églises catholiques - l'église St Sebastian à Negombo et le sanctuaire St Anthony à Kochchikade, à Colombo -, et une autre dans une église évangélique à Batticaloa, dans l'est du pays. Depuis, l'église Saint Sebastian et le sanctuaire St Anthony ont rouvert, mais des travaux restent nécessaires pour achever rénovation.
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