La violence est «une blessure à l’âme de Jérusalem»
Le Patriarcat latin de Jérusalem s'associe aux sentiments de tristesse et de vive inquiétude exprimés par les chefs d’Églises, et condamne le blocage de l'accès à la mosquée Al-Aqsa ainsi que l'expulsion forcée de plusieurs familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah, qu'il qualifie de «violation inacceptable du plus fondamental des droits humains: celui d’avoir un toit». «C’est une question de justice pour les habitants de la ville d’avoir le droit de vivre, prier et de travailler, chacun/chacune selon sa propre dignité, dignité accordée à l’humanité par Dieu lui-même.»
La question de Sheikh Jarrah «exacerbe les tensions dans tout Jérusalem, s’alarme le patriarcat. Le problème aujourd’hui ne se résume pas à un conflit immobilier d’ordre privé. C’est d’avantage une action menée par une idéologie extrémiste qui dénie à une personne le droit de vivre dans sa propre maison», souligne-t-il en référence à certains groupes de colons, à qui profitent les expulsions et expropriations de Sheikh Jarrah.
Quant à l’accès à l'Esplanade des Mosquées refusée aux croyants musulmans pendant le mois de Ramadan, le Patriarcat latin de Jérusalem évoque des «démonstrations de force» qui «blessent l'esprit et l'âme de la Ville Sainte, dont la vocation est d'être ouverte et accueillante, un abri pour tous les croyants, égaux en droits et en devoirs».
Jérusalem appartient à tous les croyants
Les Églises de Jérusalem ont toujours dénoncé fermement toute prétention exclusive sur Jérusalem, rappelant qu’elle est une «ville sacrée pour les trois grandes religions monothéistes», ainsi qu’une cité «où le peuple palestinien, chrétiens et musulmans, ont le même droit de construire un avenir fondé sur la liberté, l’égalité et la paix», conformément aux résolutions onusiennes et au Droit international.
A cet égard, le Patriarcat demande le respect du Status Quo pour tous les Lieux saints, y compris le complexe de la mosquée d’Al-Aqsa. «L’autorité qui contrôle la ville doit protéger le caractère spécifique de la ville de Jérusalem, appelée à être le cœur des religions abrahamiques, un lieu de prières et de rencontres, ouvert à tous et où tous les croyants et citoyens, quelle que soit leur appartenance ou leur religion, se sentiront chez eux et verront leurs droits protégés et garantis», insiste le communiqué, publié dimanche.
«Notre Église a affirmé clairement que la paix réclame la justice. Ainsi, tant que les droits de chacun, Israéliens et Palestiniens, ne seront pas respectés et garantis, il n’y aura pas de justice et donc pas de paix dans cette cité. Il est de notre devoir de ne pas ignorer l’injustice ou toute atteinte à la dignité humaine, quels que soient leurs auteurs», affirme encore le Patriarcat qui conclut en lançant un appel à la communauté internationale, aux Églises et à toutes les personnes de bonne volonté pour «mettre fin à ces provocations et continuer à prier pour la paix à Jérusalem».
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