Expulsion de détenus politiques au Nicaragua, dont des prêtres

222 prisonniers politiques ont été déportés de Managua à Washington par la justice nicaraguayenne. Parmi elles, figurent cinq prêtres, un diacre et deux séminaristes accusés de «conspiration». La Cour d'appel de Managua a confirmé l'expulsion, en publiant une déclaration dans laquelle elle annonce «l'expulsion immédiate et effective de 222 personnes condamnées pour avoir commis des actes portant atteinte à l'indépendance, à la souveraineté et à l'autodétermination du peuple, pour avoir incité à la violence, au terrorisme et à la déstabilisation économique».

Selon la liste publiée par les autorités, parmi les personnes déportées figurent les prêtres Óscar Benavides, Ramiro Tijerino, Sadiel Eugarrios, José Díaz et Benito Martínez, ainsi que le diacre Raúl Vega; les séminaristes Melkin Centeno et Darvin Leyva. Et deux travailleurs des médias du diocèse de Matagalpa: Manuel Obando et Wilberto Astola.

Mgr Alvarez a refusé l'exil

Les déportés sont déclarés «traîtres à la patrie» et voient leurs «droits de citoyens suspendus à vie», perdant ainsi leur nationalité nicaraguayenne. Selon des sources locales, l'évêque du diocèse de Matagalpa et administrateur apostolique du diocèse d'Estelí, Mgr Rolando José Álvarez, se trouve toujours au Nicaragua et pourrait être condamné le 15 février. Deux prêtres, Manuel García et José Urbina, du clergé du diocèse de Grenade, sont également toujours en détention.

Par la suite, les autorités nicaraguayennes ont confirmé que Mgr Álvarez avait refusé de faire partie du groupe d'exilés, raison pour laquelle il a été détenu dans la prison La Modelo à Tipitapa.

Deux Françaises expulsées

Parmi les personnes exoulsées se trouvent deux franco-nicaraguayennes. Condamnées le 26 janvier à 8 ans de prison pour conspiration visant à saper l'intégrité de la Nation et diffusion de fausses nouvelles, Jeannine Horvilleur Cuadra, 63 ans, et sa fille Ana Alvarez Horvilleur, 43 ans, avaient été arrêtées le 13 septembre avec le mari d'Ana Alvarez Horvilleur, Félix Roiz, un ingénieur nicaraguayen âgé de 56 ans. Paris avait régulièrement exprimé sa préoccupation sur leur sort.