Le cardinal Matteo Zuppi, envoyé du Pape en mission de paix pour l'Ukraine, était à Washington du 17 au 19 juillet 2023. Le cardinal Matteo Zuppi, envoyé du Pape en mission de paix pour l'Ukraine, était à Washington du 17 au 19 juillet 2023.  

Mission Zuppi à Washington, le président des évêques américains reconnaissant

Le cardinal Matteo Zuppi a remis une lettre du Pape au président Biden lors d’une rencontre à la Maison Blanche, mardi 18 juillet. L’archevêque italien s’est rendu trois jours à Washington, chargé par le Souverain pontife d’explorer les chemins qui pourraient favoriser la paix en Ukraine. Pour le président des évêques américains, Mgr Timothy Broglio, l’initiative du Pape François invite à réfléchir sur différents aspects de la guerre, et notamment sur les bombes à sous munitions.

Jean-Charles Putzolu - Cité du Vatican

Que pouvez-vous nous partager sur les réunions et les discussions tenues avec le cardinal Zuppi à Washington?

Je suis certainement en mesure de partager l'idée très claire avec laquelle le cardinal Zuppi est venu, qui n'est certainement pas une médiation, mais une opportunité de voir ce que le Saint-Siège pourrait faire pour aider à une éventuelle fin des hostilités en Ukraine. L'Église se concentre donc sur ce qu'elle fait le mieux, à savoir l'aide humanitaire, et c'était donc l'objectif premier de l'intervention du cardinal Zuppi.

Ensuite, avec le président Biden, je pense qu'il est important de noter que le président a reçu longuement le cardinal et le nonce. La réunion a duré plus d'une heure, ce qui, je pense, donne une indication de l'importance que le président des États-Unis a accordée au geste du Pape François d'envoyer le cardinal aux États-Unis. Je pense qu'une réunion d'une heure est un geste extraordinaire de la part du président des États-Unis. Il est vrai que les choses prennent un peu plus de temps parce qu'il a fallu traduire de l'italien à l'anglais, puis de l'anglais à l'italien. Il s'agit néanmoins d’une durée extraordinaire. Ils ont parlé de réponses humanitaires, ils ont parlé de l'espoir que les hostilités puissent prendre fin même si, à l'heure actuelle, cela semble quelque peu irréaliste. C'est l'essentiel de ce que je sais et de ce que je peux partager.

 

Ces réunions avec les dirigeants ici à Washington et avant cela à Kiev et à Moscou sont-elles des exemples de la façon dont le Saint-Siège peut essayer de contribuer à la paix ou au moins d'amener les gens à en parler?

Je pense que c'est l'un des exemples et je pense qu'il est très important de souligner qu'à aucun moment il ne s'est agi d'un concept de médiation. Il s'agissait plutôt de parler de paix, de voir si nous pouvions mettre fin aux hostilités. Je pense que c'est ce que le Saint-Siège essayait de faire, et je dirais même que c'est ce que le Pape François essayait de faire.

Au niveau de l'Église américaine, quels efforts ont été entrepris pour essayer de contribuer à la paix et d’aider les personnes affectées par cette terrible guerre?

Il est certain qu'aux États-Unis, la réponse a été immense, essentiellement en termes d'aide humanitaire envoyée à l'Ukraine. Je pense que nous avons vu nos frères et sœurs dans la foi très affectés par la destruction qui s'est produite en Ukraine. Les catholiques des États-Unis ont donc essayé de réagir de la meilleure façon possible, en commençant par prier. J'ai participé à au moins deux moments de prière pour la paix avec les catholiques ukrainiens des États-Unis, ici à la basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception, mais je sais qu'il y a eu de nombreuses autres initiatives de prière à travers les États-Unis. Deuxièmement, l'envoi d'aide à l'Ukraine a suscité une réaction extraordinaire.

En ce qui concerne la fourniture d'armes encore plus puissantes à l'Ukraine, comme les bombes à fragmentation, êtes-vous inquiets d'une possible escalade?

Bien sûr que je suis inquiet. Toute escalade sera dangereuse. Mgr Malloy, le président de notre Comité sur la justice internationale et la paix, a publié une déclaration dans laquelle il a décrié l'utilisation de bombes à fragmentation, nous alignant sur la position que le Saint-Siège a prise sur ces types d'armes qui sont, je parle un peu en dehors de mon domaine, indiscriminées pour les victimes.

Il y a donc toujours un risque, en temps de guerre, que des innocents soient blessés ou touchés, voire qu'ils perdent la vie, presque à la périphérie d'une action militaire, et cela devrait toujours être évité.

Souhaiteriez-vous ajouter quelque chose?

Je voudrais simplement exprimer ma gratitude pour la décision du Saint-Père de faire tout ce qu'il peut pour faire écho au message de paix qui est vraiment le message de notre Sauveur. Je suis donc très reconnaissant pour ce geste.

Mgr Timothy Broglio, président des évêques américains

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20 juillet 2023, 08:00