Père Caruso: la visite du cardinal Zuppi en Russie portera des fruits
Antonella Palermo - Cité du Vatican
Après la mission à Moscou du cardinal Zuppi, la communauté catholique locale s'accroche encore plus à l'espérance. Le père Giampiero Caruso, missionnaire italien et aumônier de la communauté italienne de Moscou, où il vit depuis onze ans, après en avoir passé quatorze en Sibérie, parle d'un «événement historique».
La mission de l'envoyé du Pape portera des fruits inattendus
«Mon impression personnelle est qu'il s'agit sans aucun doute d'un événement historique», a-t-il déclaré à Vatican News. «Le fait même de la présence de Son Éminence Zuppi ici à Moscou est, à mon avis, un fait dont nous ne pourrons comprendre la portée réelle que dans le futur». Il y a des «facteurs politiques et historiques qui doivent être considérés et jugés, certes, mais nous ne devons pas oublier qu'il y a un facteur qui dépasse tout cela et qui échappe à toute analyse humaine: la certitude que c'est le Christ qui conduit l'histoire. Je suis donc certain qu'elle portera des fruits, imprévisibles et imprévus».
L'unité entre les Églises, fondement de la paix
Le père Caruso a participé à la Sainte Messe célébrée le 29 juin dans la cathédrale de Moscou, avec les évêques de la Conférence des évêques catholiques de Russie et un grand groupe de prêtres, en présence d'ambassadeurs et de représentants du ministère des Affaires étrangères. Une liturgie solennelle et «impressionnante», raconte-t-il, précisant que «la coïncidence avec la solennité des saints Pierre et Paul n'était pas un hasard». Il rappelle que «le chœur était merveilleux», à tel point que «le cardinal, à la fin, l'a remercié en disant qu'il n'avait rien à envier au chœur de la chapelle Sixtine». Les paroles de son homélie étaient «très significatives pour le contexte historique dans lequel nous vivons. Il a insisté sur l'unité comme fondement des Eglises pour que la paix puisse advenir», souligne-t-il.
«Nous vivons dans la crainte et le tremblement»
Que les chrétiens soient ensemble pour une paix juste et stable en Ukraine, c'est précisément le souhait que le Pape François a encore exprimé le 30 juin, lorsqu'il a reçu la délégation œcuménique du patriarcat de Constantinople au Vatican. Quel impact l'unité des chrétiens a sur la résolution du conflit? «Je crois qu'elle n'impacte pas seulement le conflit, mais l'accomplissement de l'histoire tout court», explique le père Giampiero, qui fait référence au climat que vivent les fidèles ces jours-ci, au lendemain de la tentative de coup d'État dans le pays. «Nous membres de l'aumônerie italienne, étions en pèlerinage à Vladimir [à environ deux cents kilomètres au nord-est de Moscou, ndlr] le samedi, lorsque cela s’est produit, et nous étions logiquement inquiets, à tel point que nous avons décidé de rentrer rapidement à Moscou parce que les nouvelles n'étaient pas tout à fait claires», raconte-t-il. «Nous vivons donc dans la peur».
«Que chaque croyant se demande: que puis-je faire pour la paix?»
Il faut une paix créative, a déclaré Mgr Paolo Pezzi, archevêque de Moscou. Parler de paix créative «signifie que chaque croyant doit se demander en conscience ce qu'il peut faire personnellement pour qu'il y ait la paix, même s'il ne vit pas dans un contexte aussi proche que le nôtre», a expliqué le prêtre italien. Il insiste sur cet aspect qui devrait vraiment rassembler les intentions à différentes latitudes. «Je crois qu'il est de la responsabilité de tout croyant de comprendre dans la vie de tous les jours, comment il peut apporter la paix dont le monde entier a besoin et certains d'une manière plus opportune».
Le dernier mot n'est pas la guerre, mais la victoire du Christ ressuscité
Le père Caruso, d'un ton amer, affirme que de nombreux Italiens sont rentrés chez eux, ou que les entreprises internationales pour lesquelles ils travaillent leur ont demandé de partir ailleurs. «Je travaille comme professeur de religion à l'école Italo Calvino. Beaucoup de familles italiennes sont parties et, pour ainsi dire, c'est une caractéristique de la communauté italienne à Moscou, ce recyclage continu, mais maintenant, dans cette dernière période, il n'y a pas de retour. Les gens partent... mais il n'y a pas de familles qui arrivent». Et il conclut sur l’élan d'espérance qui doit continuer à animer les cœurs: «Ce que je répète aux personnes qui me sont confiées, c'est que l'espérance est la certitude de quelque chose qui est déjà arrivé. Le Seigneur de l'histoire est le Christ, comme je l'ai dit, le Christ ressuscité». Et le fait qu'il soit ressuscité «ne signifie pas seulement qu'il est revenu à la vie, mais qu'il a effectivement changé le cours de l'histoire, et nous ne devons pas l'oublier: même si ces choses se produisent encore avec douleur, elles ne sont pas le dernier mot. Le dernier mot est certainement la victoire du Christ, sa résurrection».
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