Philippines: une vie de foi solide, malgré l'attentat lors d'une messe
Vatican News
Cet attentat à la bombe perpétré pendant une célébration eucharistique dans le gymnase de l’université d’État de Mindanao, à Marawi, la plus grande ville musulmane du pays, «a suscité la perplexité, l'émotion et une immense douleur chez tous, chrétiens et musulmans», a affirmé Mgr Edwin Angot de la Peña, responsable de la prélature territoriale de Marawi. «Ils nous frappent au cœur, c'est-à-dire pendant l'Eucharistie, a-t-il déploré, le moment le plus élevé de notre foi». «Il y a tant de peur en ce moment, mais la foi nous accompagne et nous soutient. Même en ce temps de tribulation, nous sentons la présence du Seigneur», a-t-il confié.
La semaine de paix entachée
Mgr Edwin Angot de la Peña regrette l’impact de cette attaque, ayant «perturbé la semaine de la paix de Mindanao, une semaine au cours de laquelle, dans toute l'île de Mindanao, le désir de paix est célébré et témoigné par des manifestations publiques, des réunions de dialogue, des prières». Après un tel drame, la peur se fait ressentir, mais, a déclaré l’évêque «notre vie de foi continue».
Pas de processions habituelles lors de la fête de l'Immaculée Conception
Les fidèles se confient de manière particulière à la Vierge Marie en ces moments douloureux, et par prudence, a expliqué le prélat territorial de Marawi, «lors de la prochaine fête de l'Immaculée Conception, le 8 décembre, il n'y aura pas les processions habituelles: la statue de la Vierge fera le tour des rues des villes et des territoires paroissiaux, et les gens placeront des lumières et des bougies sur le rebord de leurs fenêtres, en agitant les mains et en priant le rosaire à la maison».
Solidarité des communautés musulmanes locales
Mgr Edwin Angot de la Peña fut marqué par «la solidarité et la proximité des communautés musulmanes locales». «Les premiers intervenants, qui ont transporté les blessés à l'hôpital, et les médecins eux-mêmes, tous de confession musulmane, nous ont apporté une aide concrète et se sont dépensés pour les blessés». D'autres soutiennent les familles des victimes, a-t-il relevé, soulignant que «ces gestes nous donnent de l'espoir et nous disent que cette violence brutale et insensée n'aura pas le dernier mot, qu'elle ne parviendra pas à démolir les bonnes œuvres construites depuis tant d'années».
Prière et proximité du Pape
Dimanche, lors de la prière de l’angélus Place Saint-Pierre, le Pape François a réitéré sa proximité spirituelle avec toutes les personnes touchées par cette tragédie, recommandant les âmes de ceux qui sont morts à la miséricorde aimante de Dieu Tout-Puissant. Le Saint-Père a imploré les dons divins de guérison et de consolation sur les blessés et les endeuillés.
Pour Mgr Edwin Angot de la Peña, «le fait que le Pape François soit proche de nous et prie pour nous est une source de grande consolation et d'espérance», a-t-il déclaré, tout en exprimant sa profonde gratitude.
Les victimes de l'attentat
Les victimes de l’attentat perpétré dans le gymnase de l'université d'État de Mindanao à Marawi, sont quatre étudiants catholiques, des animateurs et des bénévoles de l'aumônerie de l'université. 54 personnes ont été blessées, dont sept sont toujours hospitalisées dans un état critique, a indiqué l'évêque. Selon les premières affirmations, a-t-il déclaré, «des groupes locaux inspirés par l'État islamique ont agi par vengeance après les récents affrontements entre l'armée et les militants, recherchant la visibilité et le sensationnel, massacrant des innocents.»
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