Couronne de l'Avent, premier dimanche de l'Avent Couronne de l'Avent, premier dimanche de l'Avent  (©eyetronic - stock.adobe.com)

Méditation du 1er dimanche de l’Avent, année B: «Veillez»

Le père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation, avec les lectures du premier dimanche de l’Avent, de l’année liturgique B.

Lectures: Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7     Ps 79 (80), 2ac.3bc, 15-16a, 18-19      1 Co 1, 3-9         Mc 13, 33-37

«Veillez!» Cet impératif vient conclure l’extrait de l’Evangile de Marc proclamé en ce 1er dimanche de l’Avent. Jésus adresse cet ordre à ses disciples, mais aussi aux hommes, femmes et enfants de chaque génération, et jusqu’à nous aujourd’hui.

L’impératif «Veillez» peut être reçu comme un devoir à accomplir (un peu comme le devoir du soldat qui monte la garde). Mais l’impératif «Veillez» peut aussi être reçu comme le comportement naturel de quiconque désire quelque chose. Eh bien alors, nous-mêmes qui vivons ce 1er dimanche de l’Avent au milieu de tant de conflits qui déchirent notre humanité, qu’attendons-nous? A quoi prêtons-nous attention dans notre veille? Serait-ce aux risques que nous encourons si un voleur ou un ennemi s’approche de notre maison? Serait-ce à la joie que nous espérons éprouver lorsqu’arrivera un grand événement, comme par exemple la libération de notre pays ou encore la fin de violences qui, depuis des mois ou des années, détruisent nos villes et nos villages? Serait-ce à quelque chose d’autre encore? L’Avent est un moment propice pour reconnaître nos attentes, et pour prendre conscience du désir qui habite au plus profond de nos cœurs. Quel est mon désir, mon vrai désir? Voilà que je dispose de ce temps privilégié des quatre semaines de l’Avent pour identifier le désir qui me porte vers la vie, et pour exprimer ce désir au Seigneur.

Les Evangiles nous apprennent cependant que notre effort ne doit pas s’arrêter là. Ils nous invitent à accepter d’être surpris par la manière dont notre désir le plus profond est comblé. Au temps de Jésus, beaucoup souhaitaient ardemment l’arrivée du Messie, mais peu ont reconnu en Jésus le Messie attendu. En effet, tant de questions dérangeantes entouraient la personne de Jésus. En voici quelques-unes :

- Comment se fait-il que, si Jésus est bien le Messie, il naisse dans des conditions si peu glorieuses?

- N’est-il pas étonnant que ce Jésus, le fils du charpentier dont la famille est connue là où elle habite, soit capable de parler avec une telle autorité, et de poser de tels actes de guérison?

- Comment ce Jésus, dont la vie se termine sur une croix, pourrait-il être le Messie?

Jésus trouble ses concitoyens – et jusqu’à ses disciples les plus proches. Tous ont des idées précises sur ce que doit être le Messie, et Jésus ne correspond pas à ces représentations. Les Evangiles racontent comment tous sont dérangés dans leurs attentes, comme pris à contrepied par l’énigmatique figure de Jésus. Certains accepteront d’être surpris, et d’autres refuseront. Si donc, pour nous aujourd’hui, les semaines de l’Avent sont un temps où nous pouvons reconnaître et exprimer au Seigneur notre désir le plus profond, elles sont aussi le temps où nous pouvons nous disposer à être ouverts aux multiples façons dont le Seigneur accueillera notre désir et viendra à nous. Ce sont les «surprises» de Dieu.

Les semaines de l’Avent dans lesquelles nous entrons aujourd’hui sont donc des jours d’attente, et nous savons déjà que cette attente sera comblée par la surprise de Noël. Durant ce temps de l’Avent, puissent nos cœurs ne pas s’endurcir comme ceux que le prophète Isaïe évoque dans la première lecture de ce dimanche! Puissions-nous, comme les membres de la communauté de Corinthe à laquelle s’adresse l’apôtre Paul dans la deuxième lecture de ce dimanche, attendre de «voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ». Où que nous vivions, et à plus forte raison si nous vivons dans des pays ravagés par des guerres interminables, puissions-nous nous disposer à accueillir le «Prince de la Paix» en étant ouverts à sa manière (sa manière à Lui) de venir à nous!

Suivre la méditation proposée par le père Antoine Kerhuel, SJ

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02 décembre 2023, 11:08