Mgr Leborgne: le vote ne vient jamais en direct de l'Évangile
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, et l’annonce d’élections législatives les 30 juin et 7 juillet, le canevas politique français est en plein bouleversement: union de la gauche, union de la droite, invectives de toute part… Dans ce contexte explosif, les catholiques sont nombreux a demandé à leurs prêtres et évêques de leur donner des clés pour effectuer leur devoir de citoyen en assumant leur foi catholique.
Plusieurs évêques ont rédigé des textes, comme celui de Mgr Bruno Valentin, évêque de Carcassone, intitulé «Voter sans peur» ou celui des trois évêques du nord de la France, «Pour une sagesse politique». Avec l’archevêque de Lille et celui de Cambrai, Mgr Olivier Leborgne a signé ce texte appelant de ses vœux à «une sagesse politique ancrée courageusement dans la tradition humaniste, la fidélité au service du bien commun, l’attention aux plus petits, l’humilité de l’écoute et la solidarité universelle».
De son côté, la conférence des évêques de France a publié une prière, fait inédit en période électorale, et a demandé aux fidèles de porter la situation du pays dans leur prière. L’évêque d’Arras, dont le territoire a voté pour environ 50% pour le Rassemblement national, constate un sentiment d’abandon des Français lors de ses visites pastorales. Il appelle à ne pas avoir «peur de nos peurs», mais à redécouvrir l’éthique du dialogue.
Le réflexe du dialogue
Comme au sein de la société française, les fractures politiques traversent l’Église. Mais plutôt que d’imiter «quand ils le font, la violence montrée par les hommes et les femmes politiques», Mgr Olivier Leborgne invite les catholiques à redécouvrir «une vraie éthique de la discussion, un vrai échange et aussi, à regarder avec sagesse quels sont les enjeux et essayer de les traiter avec le plus de dignité et d'humanité possible».
Face aux divisions entre catholiques sur le choix politique à faire, l’évêque d’Arras préconise une recherche de la vérité dans le dialogue, «sans se laisser porter par la passion». Pour lui, les chrétiens doivent «réhabiliter la raison et essayer de discuter en raison. Et puis c'est aussi à eux de nourrir leur discernement avec d'une part des informations un peu travaillées et d'autre part, porter cette réflexion dans la prière en se laissant éclairer par la doctrine sociale de l'Église».
L’importance de l’engagement
Citant le Pape Pie XI, pour qui «la politique est la plus haute forme de la charité», puisqu’elle s’étend à la dimension de la cité, Mgr Leborgne espère voir des catholiques pratiquants s'engager en politique.
De plus, alors que les Français se rendront aux urnes ce dimanche 30 juin, l’évêque d’Arras estime que «la situation dans laquelle nous sommes ne dépend pas que des politiques: les politiques ne peuvent pas tout faire. C'est aussi notre engagement les uns et les autres, notre présence humaine pour les croyants, non seulement l’engagement de leur foi, mais même la vie de foi profonde qui donne une paix, qui évite de se laisser entraîner dans toutes les passions contradictoires qui peuvent se présenter».
La foi dans l’éternité
Enfin, Mgr Olivier Leborgne insiste sur l’importance de prêcher l’eschatologie, c’est-à-dire dans l’espérance de la vie après la mort.
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