2021.11.18 abusi su minori, abuso, tutela del minore

Nouvelle-Zélande: 200 000 enfants et adultes vulnérables victimes d'abus

La Commission royale d'enquête sur les abus dans les institutions d’accueil publie un rapport faisant état d'abus systémiques et généralisés dans des institutions religieuses et publiques entre 1950 et 2019. Elle exige des excuses et des compensations de la part du gouvernement et des Églises.

Lisa Zengarini – Cité du Vatican

Une enquête indépendante menée pendant six ans a conclu qu'au moins 200 000 enfants et adultes vulnérables pris en charge par des institutions publiques et religieuses en Nouvelle-Zélande ont été victimes d'abus ou de négligence entre 1950 et 2019. Ces conclusions figurent dans un rapport présenté en début de semaine par la Commission royale d'enquête sur les abus dans les foyers d’accueil au Parlement néo-zélandais

Cette enquête historique, lancée en 2018 par le gouvernement de Nouvelle-Zélande, a permis d'interroger plus de 2 300 survivants dans le cadre de l'examen des orphelinats, des systèmes de placement familial, des établissements de santé mentale et d'autres formes de soins chargés de prendre en charge 655 000 personnes.

Une catastrophe nationale impensable

Dans une déclaration accompagnant le communiqué, Coral Shaw, présidente de l'enquête, a qualifié les résultats de «catastrophe nationale impensable». Les abus comprenaient des passages à tabac, des agressions sexuelles, la privation de nourriture, des décharges électriques, des contentions chimiques, des expérimentations médicales et la stérilisation, ainsi que des violences psychologiques et émotionnelles.

La plupart des victimes étaient des enfants, principalement des Maoris indigènes, qui avaient été enlevés à leur famille et placés dans des institutions publiques ou religieuses. Il s'agissait également d'adultes vulnérables ayant besoin de soins. L'enquête a révélé qu'au cours des 7 décennies considérées, les abus ont été généralisés et systémiques. Elle a constaté que jusqu'à 42% des personnes placées dans des institutions religieuses, toutes confessions confondues, avaient été victimes d'abus.

Des abus généralisés et systémiques

Selon la Commission, le nombre total réel de victimes est probablement plus élevé que les quelque 200 000 cas signalés. «Il est impossible d'obtenir des chiffres précis en raison de l'insuffisance des données et de la mauvaise tenue des registres par l'État et les institutions religieuses, du temps qui passe, des obstacles à la divulgation, des abus non signalés et des mesures couramment prises pour dissimuler les abus», explique le rapport. Certaines des victimes sont décédées pendant leur prise en charge, ou se sont suicidées par la suite. Le rapport souligne que les survivants subissent toute leur vie les conséquences des abus et de la négligence qu'ils ont subis.


Les survivants privés de justice

Cependant, leurs plaintes et leurs appels à la justice «n'ont pas été entendus, n'ont pas été pris en compte et ont été ignorés». L'enquête a révélé que même lorsque des abus commis par des responsables gouvernementaux et religieux étaient découverts, ceux-ci «étaient rarement tenus de rendre compte de leurs actions ou de leur inaction, ce qui les encourageait à perpétrer d'autres abus». De nombreux agresseurs ont simplement été déplacés et ont poursuivi leurs agissements ailleurs.

“Des ressources considérables ont été utilisées pour empêcher les survivants de s'exprimer et pour défendre l'indéfendable”

Demande d'excuses publiques et de compensations

La Commission a donc formulé 138 recommandations, exigeant notamment des excuses publiques des responsables des institutions concernées. Elle a également exhorté le gouvernement à revoir le programme national d'indemnisation, afin de fournir un soutien adapté aux survivants d'abus. À l'occasion de la publication du rapport, le président de la Conférence des évêques catholiques de Nouvelle-Zélande (NZCBC) a remercié les commissaires d'enquête pour leur travail, et a réitéré leur engagement «à continuer d’améliorer la protection dans tous les aspects de la vie de l'Église».

Dans une déclaration, Mgr Steve Lowe, évêque de Hamilton, a rappelé qu'au cours des trente dernières années, l'Église catholique d'Aotearoa en Nouvelle-Zélande a réalisé des «progrès significatifs» en matière de réponse aux signalements d'abus et de protection. «Nous devons continuer à travailler pour que ces progrès se poursuivent et que nos communautés ecclésiales soient des lieux où les gens sont en sécurité», a-t-il déclaré.

Les Églises méthodiste et anglicane ont également promis des changements. «Nous le devons aux survivants», a déclaré l'Église anglicane dans un autre communiqué.

Excuses officielles du gouvernement et indemnisation

Pour sa part, le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon a déclaré que son gouvernement présenterait des excuses officielles aux survivants en novembre prochain et qu'il s'engageait à mettre en œuvre un processus de réparation. L'indemnisation totale pourrait coûter des milliards de dollars.

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27 juillet 2024, 11:47