Étienne Douaihy, éminent patriarche maronite désormais bienheureux
Augustine Asta – Cité du Vatican
«Les exemples qui nous viennent de lui sont ceux de la charité pastorale, de l'amour de l'Église et du sens de la fraternité catholique. Demandons donc au Seigneur que nous sachions nous aussi exprimer ainsi, par l'intercession du bienheureux Étienne, notre façon d'être Église, notre façon d'être des amis et des frères dans le Christ notre Seigneur.» Ainsi s’exprimait ce vendredi le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des Saints, représentant le Pape lors de la cérémonie de béatification du vénérable patriarche Étienne Douaihy.
S’appuyant sur les Psaumes, «Le juste fleurira comme le palmier et croîtra comme le cèdre du Liban» (Ps 92, 13), le cardinal italien a souligné dans son homélie combien face aux difficultés de la vie, l'homme doit être «une source de paix et de vie pour ses frères lorsqu'ils marchent dans les déserts», car si «le cèdre brille par sa majesté, la splendeur verdoyante de son feuillage et la qualité de son bois, dans la réinterprétation chrétienne, il représente le croyant bien planté dans la maison de Dieu, qui est l'Église, se donnant pour soulager ses frères».
Figure de la tradition maronite
Pour le cardinal, cette béatification a un sens symbolique pour l’Église toute entière. Car cette figure importante de l’Orient chrétien désormais bienheureuse a en effet exercé la «charité œcuménique», «toujours animé d'un sens aigu de la catholicité de l'Église vécue dans des contextes difficiles», a déclaré le cardinal Marcello Semeraro. «Il lui est même arrivé plusieurs fois de devoir quitter le siège patriarcal pour se réfugier dans des lieux certes plus sûrs», a poursuivi le préfet du dicastère des Causes des saints, estimant qu’Étienne Douaihy vivait tout «comme une vocation à partager les souffrances du Christ (cf. Col 1, 24)».
Le bon berger
Le bienheureux a imité Jésus, «le berger qui donne sa vie pour ses brebis et qui a souffert pour et avec son troupeau et qui a fait tout son possible pour le défendre, le protéger et le faire grandir», a fait savoir le représentant du Pape. Le bienheureux Étienne Douaihy a imité «ainsi la figure du bon berger de l'Évangile, qui prend Jésus comme modèle et référence».
Étienne Douaihy, 57e patriarche maronite sur le siège d’Antioche entre 1670 et 1704, «était aussi prudent et même diplomate». D’ailleurs, «l'une de ses lettres au roi de France Louis XIV est bien connue, dans laquelle il expose toutes les souffrances du peuple et lui demande de le prendre sous son aile protectrice», a souligné le cardinal.
Un modèle d’espérance
«C'est avec cette même espérance que nous regardons aujourd'hui la figure du nouveau bienheureux Étienne Douayhy. Il a été patriarche de l'Église maronite pendant plus de trente ans, à une époque très difficile en raison des persécutions extérieures et des dissensions internes. Pendant toutes ces années, on peut dire qu'il n'a pas connu un seul jour de paix et de sérénité», a conclu le cardinal Marcello Semeraro.
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