La grande distribution britannique s’inquiète d’un Brexit sans accord
Marine Henriot, avec agences - Cité du Vatican
Dans deux mois jour pour jour le Royaume-Uni doit sortir de l’Union Européenne. La menace d’un Brexit sans accord n’a jamais été aussi forte et inquiète les milieux économiques. Un «No Deal» pourrait vider les rayons des supermarchés en Grande Bretagne, c'est l’avertissement de plusieurs grands noms de la distribution britannique comme Mark and Spencer et des chaînes de fast-food comme McDonald’s et KFC, qui ont adressé lundi 28 janvier une lettre aux députés britanniques. Ces enseignes dressent un tableau sombre des conséquences à attendre d'une sortie de l'UE sans accord, avec un impact douloureux en premier lieu pour les consommateurs.
Les acteurs économiques s'inquiètent d’une hausse des prix engendrées par un Brexit sans accord, du fait de la potentielle baisse de la livre et de la mise en place de droits de douane. Par ailleurs, dans un pays où un tiers de la nourriture consommée est importée du continent européen, les grandes enseignes alertent sur les perturbations attendues de leur chaîne d’approvisionnement, expliquant qu’il est difficile de stocker tous les produits frais nécessaires.
La grande distribution n’est pas la seule qui s’alarme: Airbus prévoit des décisions «très douloureuses» en cas de Brexit sans accord, la banque Bank of America va elle commencer dans les prochains jours à transférer ses employés de Londres à Paris et à Francfort.
Vote ce soir à Westminster
Des acteurs économiques pendus aux décisions politiques: ce mardi soir les députés britanniques se prononceront sur une série d’amendements cruciaux. Le 15 janvier, une majorité écrasante des députés avaient rejeté le traité de retrait âprement négocié pendant des mois par la Première ministre Theresa May avec l'Union européenne, ouvrant la possibilité d'un divorce sans accord.
Après ce rejet, Theresa May n'a pas produit de plan alternatif, contrairement à ce que réclamaient les parlementaires, échouant à dégager un consensus lors de consultations avec l'opposition et des députés de sa propre majorité conservatrice. Les députés tentent donc de reprendre la main et ont rédigé des amendements, qui seront débattus et votés ce mardi soir s'ils sont sélectionnés par le président de la Chambre des Communes John Bercow, pour tenter d'infléchir la suite du processus.
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