Liban : le cardinal Raï appelle au dialogue pour résoudre la crise
Après un temps de pause, le mouvement de contestation qui traverse le Liban depuis l’automne dernier a repris de plus belle. Depuis 4 jours maintenant et malgré le confinement en vigueur, les manifestants ont réinvesti les rues de plusieurs villes du pays, notamment à Beyrouth et Tripoli, protestant contre l’inflation galopante et la chute vertigineuse de la monnaie, qui a perdu 200% de sa valeur. La sévère crise économique qui frappe le Liban depuis des mois s’est en effet exacerbée en raison de la pandémie de Covid-19. Les manifestations, globalement pacifiques, ont toutefois été émaillées de saccages et de violentes échauffourées à Tripoli (nord) et Saïda (sud) entre forces de l’ordre et manifestants, faisant 1 mort, des centaines de blessés et entrainant un certain nombre d’arrestations.
Face à une situation potentiellement explosive, le patriarche maronite appelle au calme et au dialogue : «nous avons toujours soutenu les demandes de la révolution, mais nous n'acceptons pas ce que nous voyons, à savoir les attaques contre des biens privés et publics, et surtout contre l'armée et les forces de sécurité», a dénoncé le cardinal Raï dans les colonnes du quotidien L’Orient Le Jour. Après sa rencontre avec le président Aoun, le patriarche a réaffirmé son soutien au gouvernement et s’en explique : «nous ne pouvons pas vivre dans le vide et l'instabilité. Le Liban ne supporte aujourd'hui aucune déstabilisation ou vide. Un pays ne peut pas exister sans institutions». Réitérant son appel à «s’écouter les uns les autres», il assure enfin que son but «est de défendre les institutions étatiques et non de prendre la défense de quelqu'un sur une base confessionnelle».
Rappelons que le soulèvement populaire au Liban, initié fin octobre 2019, a conduit à la chute, quelques semaines plus tard, du Premier ministre Saad Hariri. C’est Hassan Diab qui lui succède depuis le 21 janvier 2020. Ce nouveau chef du gouvernement, qui a placé la lutte contre la corruption en tête de ses priorités, s’échine à travailler sur un calendrier de réformes ; mais force est de constater que son action peine à apaiser la colère des Libanais, affligés par la pire crise qu'ait connu leur pays depuis la guerre civile.
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