Présidentielle en Mongolie: entre conservatisme et colère
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
En lice, trois principaux candidats : Ukhnaa Khurelsuk du parti populaire, Premier ministre jusqu’au début de l’année et à la tête du parti majoritaire au sein du parlement. Face à lui, Sodnomzundui Erdene, du parti démocrate, minoritaire au sein de l’assemblée, le Grand Khoural d’État, qui tente de succéder Khaltmaagiyn Battulga, lui aussi démocrate mais qui ne peut se représenter à cause d’une réforme de la constitution adoptée récemment. Le troisième candidat, qui fait figure d’outsider dans un système politique essentiellement bipartisan, est Dangaasuren Enkhbat à la tête du coalition de mécontents.
Ukhnaa Khurelsuk apparait selon les derniers sondages, comme le favori de ce scrutin. Il a pourtant été contraint de démissionner en début d’année, le 21 janvier, après une vague de protestation dans le contexte de la pandémie de covid-19. Une femme venant d’accoucher, atteinte de la covid, avait été transférée de la maternité à un centre de quarantaine alors qu’elle ne portait qu’un pyjama par -25°C, ce qui avait beaucoup choqué la population. Cette démission avait été perçue par certains analystes comme une manière de se préserver en vue du scrutin de ce jour.
Le futur chef de l’État inaugurera un nouveau système politique où les pouvoirs du président ont été en grande partie transmis au Premier ministre et dont le mandat présidentiel a été allongé d’un an pour passer de cinq à six ans, non renouvelable.
Antoine Maire, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la Mongolie, revient sur les trois principaux candidats, les thèmes qui ont dominé la campagne électorale et le poids du vote des jeunes, plus enclins à innover politiquement qu’à respecter les habitudes électorales de ces trente dernières années.
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