Explosion dans une église à Béni en RDC
Hélène Destombes - Cité du Vatican
L'explosion a eu lieu tôt ce dimanche matin, avant la célébration de la messe. «L’église était encore vide», indique Mgr Laurent Sondirya, le vicaire général de Beni, joint par téléphone. «Deux personnes qui se trouvaient à l’entrée de l’édifice ont été blessées. Elles sont actuellement à l’hôpital». C'est la première fois, dans le territoire de Beni, qu'un édifice appartenant à l'Église catholique est la cible d’une attaque de ce type.
«Un engin explosif a été placé sous un pupitre», précise Mgr Sondirya. «L’autel n’a pas été touché», et «après une enquête», et la sécurisation du périmètre, «la messe a pu avoir lieu», en présence de nombreux jeunes qui ont reçu le sacrement de confirmation, entourés de leur famille.
6 000 personnes tuées depuis 2014
Des experts de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) et les forces de sécurité de Beni ont été déployés sur place. Ce territoire, frontalier de l'Ouganda, subit depuis de nombreuses années les exactions des membres du groupe Forces démocratiques alliées, les ADF, d'origine ougandaise.
«Les tueries et les massacres de ce groupe armé ont débuté en 2014, dans l’est de la RDC. Ils ont fait près de 6 000 morts», nous a transmis l'abbé Aurélien Kambale Rukwata, directeur de la Commission diocésaine "Justice et Paix" du diocèse de Butembo-Beni. «Ils avaient été précédés d’enlèvements et de violences». Dernièrement, souligne-t-il, «on assiste à une recrudescence des attaques». En mai dernier, deux imams ont été tués, dans la zone de Béni, pendant la prière.
Les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri placées en état de siège
En visite dans la province du Nord-Kivu, il y a dix jours, le président Félix Tshisekedi avait encouragé les habitants de Beni à «collaborer» avec l'armée et la police à Beni pour contrer les actions des groupes armés, en particulier des ADF, qu’il avait qualifié «d’ennemi sournois». Le 6 mai, il avait décrété l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Les Nations Unies avaient alerté, en mars dernier, face à la hausse alarmante du nombre d'attaques dans la région faisant état de centaines de meurtres, d’enlèvements et de nombreux villages incendiés. Outre les ADF, quelque 120 groupes armés sont encore actifs dans l'est de la RDC. Le 11 mars, les Etats-Unis ont placé les Forces démocratiques alliées parmi les «groupes terroristes» affiliés au groupe Etat islamique.
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