Les attaques contre les églises continuent au Canada
Christopher Wells
La police de Vancouver a constaté une nette augmentation des actes de vandalisme contre des églises depuis le début du mois de juin, avec 13 incidents impliquant des jets de pierres sur les fenêtres, des graffitis sur les murs et des menaces d'incendie. Dans la banlieue voisine de Surrey, l'église copte orthodoxe a été détruite par les flammes le 19 juillet, quelques jours seulement après l'échec d'une tentative d'incendie criminel.
Ces incidents s'inscrivent dans une tendance plus large de violence contre les églises au Canada. Vingt et une églises ont été incendiées au cours des derniers mois, dont au moins dix ont été complètement détruites. Des dizaines d'autres ont été vandalisées ou profanées dans tout le pays.
Nombre de ces attaques semblent liées à l'indignation suscitée par le rôle des Églises chrétiennes dans le système des pensionnats indiens. Au cours du XXe siècle, des milliers d'enfants autochtones, arrachés à leurs familles, y avaient été placés pour les couper de leur culture d’origine. À la fin du mois de mai, environ 200 tombes anonymes ont été découvertes sur le site d'un pensionnat à Kamloops, en Colombie britannique ; cette macabre découverte a mis en lumière cette page sombre de l’histoire du Canada et généré une très forte émotion. Des centaines d’autres tombes ont été mis au jour les jours suivants et l’on estime que ce genre de découvertes devrait encore advenir.
Les dirigeants indigènes se sont élevés contre les attaques d’églises. «Détruire des biens ne nous aidera pas à construire le Canada pacifique, meilleur et inclusif dont nous avons tous besoin et que nous voulons», a ainsi déclaré Perry Bellegard, chef de l'Assemblée des Premières Nations. «Je crois aux processus qui unissent plutôt qu'à ceux qui divisent. La violence doit être remplacée par le recours aux cérémonies et à tout ce que nos anciens peuples nous ont appris sur la coexistence pacifique et le respect mutuel. Le dialogue réfléchi, et non la destruction, est la voie à suivre», a-t-il ajouté.
Dans une déclaration faite au début du mois, l'archidiocèse de Vancouver a également souligné l'importance du dialogue: «La bonne voie à suivre est celle de la réconciliation, du dialogue et de la réparation avec les peuples autochtones, en suivant la manière dont ils nous guideraient dans ce processus», indique la déclaration.
Suite aux derniers incidents, la police locale dit travailler à la prévention des crimes et appelle à une vigilance accrue. «Heureusement, personne n'a été blessé dans ces incidents de Vancouver et la plupart des dommages sont mineurs», a déclaré un porte-parole de la police. «Cependant, nous sommes de plus en plus préoccupés chaque jour par l'escalade de ces crimes audacieux, et nous demandons à leurs auteurs d’y mettre fin».
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