Les talibans, un mouvement divisé et imprévisible
Cyprien Viet - Cité du Vatican
20 ans après leur chute en 2001, les talibans sont de retour au pouvoir en Afghanistan. La fuite du président Ashraf Ghani, dimanche, a évité que l’entrée des combattants fondamentalistes à Kaboul ne s’accompagne de combats frontaux avec l’armée, mais elle a provoqué la fuite de nombreux cadres de l’administration, diplomates, expatriés, donnant lieu ce lundi à des scènes de chaos à l’aéroport de la capitale afghane.
La prise de Kaboul par les talibans, au terme d’une offensive fulgurante, a suscité un choc en Occident mais elle est observée avec un calme relatif par certains pays qui avaient déjà sondé depuis plusieurs années les talibans sur leurs intentions une fois revenus au pouvoir. La Russie notamment a maintenu son ambassade sur place, et ne s’est pas associée au vaste mouvement d’évacuation des ressortissants étrangers.
Un mouvement hétéroclite
Après les années d'autarcie totale durant ses premières années au pouvoir (1996-2001), le mouvement fondamentaliste a cherché à se donner un visage plus fréquentable ces dernières années, notamment sur son rapport aux minorités ethniques de l'Afghanistan, mais les inquiétudes persistent concernant le respect des droits humains. La condition des femmes suscite une inquiétude particulière, notamment sur la question de la scolarisation des jeunes filles.
Les premiers pas du nouveau régime fondamentaliste afghan seront donc scrutés avec attention, avec une attention internationale bien supérieure à ce qu’elle fut lors de leur première entrée à Kaboul, il y a 25 ans. Le mouvement, plus hétéroclite qu’il n’y paraît, compte en effet désormais en son sein des courants relativement pragmatiques et capables de faire des compromis diplomatiques, comme nous l’explique Didier Chaudet, chercheur à l’Institut français d’études sur l’Asie centrale.
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