Naufrage sur la côte calabraise, plus de 60 victimes
Gianmarco Murroni - Cité du Vatican
Ils venaient pour la plupart d'Iran, d'Afghanistan, du Pakistan et de Syrie. C'était l'un des nombreux voyages d'espoir le long de la route turque, la plus empruntée par les migrants du Moyen-Orient et la moins fréquentée par les navires des ONG. Le bateau de pêche transportant hommes, femmes et enfants n'a pas résisté à la force de la mer agitée, se pliant littéralement en deux, à quelques mètres de la côte au large de Steccato di Cutro.
Le bilan fait état de 62 corps repêchés par les sauveteurs, mais le nombre de morts pourrait dépasser la centaine. Parmi les victimes figurent également deux jumeaux âgés de quelques années, et un bébé de quelques mois seulement: au total, 14 mineurs sont portés disparus. Pour l'instant, 81 naufragés ont été secourus, parmi eux, 21 ont été transportés à l'hôpital de Crotone dans un état grave.
Le père Rosario Morrone, curé de Crotone qui s'est rendu sur la plage du drame témoigne n'avoir «pas vu personnellement le visage des victimes, car lorsqu'arrivé, elles étaient toutes dans des sacs en plastique blanc». Mais, s'est dit: «qu'il y a là des êtres humains, avec un visage… Il y avait une petite fille de 9 ans, enveloppée dans un sac, et dans un autre sac un garçon encore plus petit». Le religieux formule trois vœux: «que la société ne pense plus à accumuler du pain égoïstement, mais qu’elle pense à donner du pain à tous; que la religion ne s’enferme pas dans la liturgie et le culte, mais qu’elle fasse son agapé».
«Nous allons à la messe pour aimer, nous prions pour aimer, nous faisons des processions pour aimer… Ne l’oublions pas», déclare-t-il, souhaitant que «la politique commence à penser autrement que par la logique du pouvoir, qu’elle pense selon la logique du service à l’humanité».
Des passeurs présumés appréhendés
Dimanche 26 février, la police avait déjà mis aux arrêts un citoyen turc, accusé d'être l'un des passeurs à la barre du bateau. Et ce lundi 27 février, les autorités ont arrêté deux autres passeurs présumés.
Les mots du ministre italien de l'intérieur
«Il devrait y avoir entre 20 et 30 personnes portées disparues». C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, présent le 26 février à Crotone pour un sommet à la préfecture. La précarité avec laquelle cette traversée a été organisée, a provoqué la tragédie, a-t-il expliqué, car, lorsque le bateau est réapparu, il y a eu l'impossibilité matérielle d'effectuer une quelconque manœuvre d'approche en raison des conditions météorologiques marines. Il faut également tenir compte, a-t-il souligné, du fait que les opérations de sauvetage ne doivent ajouter de danger, ni pour les sauveteurs ni pour les personnes à secourir. Le ministre a ensuite assuré que les recherches des disparus se poursuivront dans les prochains jours.
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