Le Pape à Ste Marthe: la vraie liberté est de faire place à Dieu
Alessandro Di Bussolo – Cité du Vatican
Le temps pascal nous parle de cette liberté filiale que Jésus nous a rendue «par son œuvre rédemptrice». La liturgie nous présente d’abord un premier personnage, le pharisien Gamaliel, docteur de la Loi, qui convainc le Sanhédrin de libérer Pierre et Jean, emprisonnés pour avoir guéri le paralytique de la «Belle Porte». Gamaliel, explique François, est un homme libre, il «raisonne avec sang-froid», il fait réfléchir ses confrères, et les persuade que le temps fait son œuvre. La patience est en effet une des caractéristiques de l’homme vraiment libre, qui sait que Dieu agit en son temps. Le procurateur Pilate raisonnait aussi avec sang-froid, reconnait François, mais il était «esclave du carriérisme, de l’ambition et du succès». En somme, il n’était pas libre, et n’a donc pas été en mesure de résoudre le problème qui se présentait à lui.
Suivre Jésus dans la joie, malgré les souffrances
Le second exemple de liberté, nous le trouvons dans les figures de Pierre et Jean, présentés devant le Sanhédrin pour avoir guéri un paralytique. Le Conseil suprême finit par les libérer, mais non sans les avoir fait flageller. Punis injustement, «ils s’en allèrent du Sanhédrin tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus (Ac 5-41)». «La joie d’imiter Jésus est une autre liberté, commente le Saint-Père: plus grande, plus large, plus chrétienne». Pierre aurait pu aller devant un juge et exiger un dédommagement. Au contraire, avec Jean, il accepte de souffrir pour le nom de Jésus, et en ressent de la joie. C’est cela la liberté d’un amoureux de Jésus. (…) Seigneur, tu m’as tant donné, tu as tant souffert pour moi. Et moi, que puis-je faire pour toi ? Prends ma vie, mon esprit, mon cœur, tout est à toi».
Le Christ, exemple parfait de cette liberté intérieure
Le dernier exemple de liberté est Jésus lui-même, qui accomplit le miracle de la multiplication des pains et des poissons. Il comprend que le peuple, galvanisé par le prodige, veut l’enlever pour en faire son roi. Mais Lui se retire dans la montagne. «Il ne se laisse pas tromper par le triomphalisme et s’en éloigne». Cette liberté s’exerce également lorsqu’il repousse les tentations de Satan, dans le désert, lorsqu’il suit la volonté du Père.
Et le Pape d’appeler à réfléchir sur notre liberté propre, celle que Dieu nous a donnée: «Sommes-nous libres de raisonner avec sang-froid, et de faire place à Dieu dans notre vie, comme Gamaliel? Sommes-nous libres de suivre Jésus avec joie, même dans les souffrances, comme Pierre et Jean? Sommes-nous libres des passions, des ambitions, de la mode? Ou bien sommes-nous à l’image du monde, un peu «schizophrènes»: criant «liberté !», mais devenant toujours plus esclaves ?»
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