Audience générale: la vraie richesse se mesure dans le don
Cyprien Viet - Cité du Vatican
En évoquant cette phrase de saint Paul dans la Lettre à Timothée, «l’avidité de l’argent est la racine de tous les maux», le Pape a délivré une réflexion sur la destination universelle des biens, une notion centrale dans la doctrine sociale de l’Église mais parfois mal interprétée.
«Les biens de la création sont destinés à l’ensemble du genre humain», a expliqué le Pape en citant le Catéchisme de l’Église catholique, tout en rappelant que «la promotion du bien commun exige le respect de la propriété privée». Tout est donc question d’équilibre : «Le monde est riche de ressources pour assurer à tous les biens primaires, et pourtant beaucoup vivent dans une scandaleuse indigence», a regretté le Pape François. Il n’y a qu’un seul monde, une seule humanité, a-t-il martelé, regrettant que les richesses se concentrent dans les mains d’une minorité.
Face aux contradictions du marché, mieux relier la propriété et le don
François a surtout relevé cette absurdité : aujourd’hui, la faim existe non pas parce que la nourriture manque, mais «parce que pour les exigences du marché, on en vient à la détruire», faisant allusion aux éliminations de certains stocks pour jouer sur les cours du blé par exemple. Les entreprises devraient donc mieux prendre en compte la dimension solidaire et sociale de l’économie.
La propriété privée est légitime mais personne n’est «le patron absolu des biens : il est un administrateur des biens. La richesse se mesure à la générosité, à la capacité de don.» «La possession des biens est une occasion pour les multiplier avec créativité et les utiliser avec générosité, et ainsi grandir dans la charité et dans la liberté», a expliqué le Pape. Dieu lui-même, dans le Christ, s’est vidé de sa seule richesse qui était sa vie, mais il s’est ainsi montré «riche de miséricorde».
«“Tu ne voleras point” signifie donc : aime avec tes biens, profite de tes moyens pour aimer comme tu peux. Alors ta vie devient bonne et la possession devient véritablement un don, parce que la vie n’est pas le temps pour posséder mais pour aimer», a conclu François.
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