Le cimetière militaire français de Rome, entre symbole et mémoire
Claire Riobé – Cité du Vatican (mis à jour le 02/11/21 à 08h20)
Lieu relativement peu connu par les Romains, il est hautement symbolique pour la France. Dans les hauteurs de la capitale italienne, Via dei Casali di Santo Spirito, le cimetière militaire français de Rome a déjà accueilli dans le passé les commémorations du 11 novembre. Cette année, le Pape François se rendra sur place au lendemain de la Toussaint, dans une volonté d’honorer la mémoire des soldats français. Il ne s’agit pas de sa première visite dans un cimetière militaire : en 2017, il s’était rendu au cimetière américain de Nettuno et en 2014, il s’était déplacé au cimetière de Redipuglia, à l’occasion du centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Construit et inauguré par le gouvernement italien au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le cimetière militaire français rend hommage aux soldats qui ont combattu contre le régime nazi lors de la Campagne d’Italie, entre novembre 1943 et juillet 1944. Le cimetière regroupe ainsi les tombes du Corps expéditionnaire français en Italie (CEFI), un ensemble de quatre divisions militaires mené par le général Alphonse Juin, qui s’est particulièrement illustré lors de la bataille du Monte Cassino en mai 1944.
Emplacement stratégique de la ligne Gustav, Monte Cassino, qui abrite une importante abbaye bénédictine, a été le théâtre d’un des combats les plus sanglants du conflit, parfois nommé le «Verdun de la Seconde Guerre mondiale». La victoire des troupes françaises sur l’armée nazie a permis aux Alliés de reprendre leur progression, et d’entrer victorieusement à Rome le 4 juin 1944.
Un hommage à l’armée coloniale française
Sur les 6200 soldats tués lors de la bataille de Monte Cassino, deux-tiers d’entre eux étaient originaires du Maghreb, selon les chiffres avancés par le journaliste libanais René Laba, pour le média Madaniya. Le Corps expéditionnaire français était en effet constitué en majorité de soldats issus de l'Armée d'Afrique, notamment du Maroc et de Tunisie.
Ainsi, sur les 1888 soldats qui reposent aujourd’hui au cimetière militaire français de Rome, 1 142 stèles sont musulmanes, reconnaissables au croissant islamique gravé sur chaque pierre tombale. Parmi les victimes enterrées se trouvent notamment une grande partie de « Goumiers », soldats de nationalité marocaine qui ont été appelés à combattre dans les troupes françaises durant environ 50 ans.
Le 11 novembre 2018, l’ambassade de France en Italie y a commémoré le centenaire de la Grande Guerre de
Le 11 mai 2004, une délégation des vétérans Nord-Africains avait également célébré, à Monte Mario et en présence de l’ambassadeur de France à Rome, le 60e anniversaire de la victoire du Corps expéditionnaire français sur les lieux.
Ce 2 novembre 2021, jour de la commémoration de tous les fidèles défunts, le Pape François célèbre la messe à 11h00 depuis le cimetière militaire français de Rome.
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