Audience générale: la consolation spirituelle, un don de l’Esprit pour la vie
Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican
Après avoir parlé précédemment de la désolation, le Saint-Père a abordé lors de l’audience de ce mercredi 23 novembre «un autre élément important pour le discernement, et qui ne doit pas être pris pour acquis, car il peut prêter à des malentendus»: la consolation spirituelle. «C'est une expérience profonde de joie intérieure, qui permet de voir la présence de Dieu en toutes choses; elle renforce la foi et l'espérance, ainsi que la capacité à faire le bien», a expliqué François au début de sa catéchèse. «Il s'agit donc d'un grand don pour la vie spirituelle et pour la vie dans son ensemble».
Reconnaître la vraie consolation
Mais il est important de reconnaître les signes de la vraie consolation. Celle-ci «est un mouvement intime qui touche au plus profond de nous-mêmes. Elle n'est pas ostentatoire, mais douce, délicate, comme une goutte d'eau sur une éponge», a souligné le Souverain pontife, reprenant les mots de saint Ignace de Loyola dans les Exercices spirituels. La personne qui fait l’expérience de la consolation «se sent enveloppée par la présence de Dieu, d'une manière toujours respectueuse de sa propre liberté», a poursuivi le Pape. «Ce n'est jamais quelque chose de discordant, qui cherche à forcer notre volonté, ce n'est pas non plus une euphorie passagère», a-t-il précisé, car «même la douleur - par exemple pour ses péchés - peut devenir un motif de consolation».
Des témoins de la consolation
Le Saint-Père a également évoqué quelques figures de saints dont l’expérience de la consolation a été déterminante dans leur vie. C’est le cas de saint Augustin, de Saint François d’Assise, de Saint Ignace de Loyola et de «tant de saints et de saintes qui ont été capables de faire de grandes choses, non pas parce qu'ils se considéraient bons et capables, mais parce qu'ils ont été conquis par la douceur apaisante de l'amour de Dieu».
Le Pape a insisté en particulier sur les expériences spirituelles de sainte Edith Stein et de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Un an après son baptême, à la suite de sa conversion, faisant l’expérience d’une paix profonde, Edith Stein écrivait: «Lorsque je m'abandonne à ce sentiment, peu à peu une nouvelle vie commence à me remplir et - sans aucune tension de ma volonté - à me pousser vers de nouvelles réalisations». L’expérience de la co-patronne de l’Europe montre que «la consolation concerne avant tout l'espérance, elle est orientée vers l'avenir, elle met sur le chemin, elle permet de prendre des initiatives qui jusqu'alors avaient toujours été reportées, ou même pas envisagées», a relevé François.
En outre, «la consolation spirituelle ne se pilote pas, elle ne se programme pas à volonté, elle est un don de l'Esprit Saint: elle permet une familiarité avec Dieu qui semble annuler les distances», comme nous l’indique un épisode de la vie de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, a souligné le successeur de Pierre. «La consolation vous pousse à aller de l'avant et à faire des choses qu'en temps de désolation vous ne seriez pas en mesure de faire; elle vous pousse à faire le premier pas», a-t-il ajouté.
Se méfier de fausses consolations
Mais «nous devons bien distinguer la consolation qui vient de Dieu, des fausses consolations», des imitations de la vraie consolation, a averti François. «Si la consolation authentique est comme une goutte sur une éponge, elle est douce et intime, ses imitations sont plus bruyantes et plus ostentatoires, elles sont des feux de paille, sans consistance, a expliqué le Pape; elles conduisent au repli sur soi, et au désintérêt pour les autres. La fausse consolation finit par nous laisser vides, loin du centre de notre existence», a-t-il ajouté.
D’où, l’importance du discernement «même quand on se sent consolé. Car la fausse consolation, peut devenir un danger si nous la recherchons comme une fin en soi, de manière obsessive, et que nous en oublions le Seigneur», a souligné François, rappelant l’avertissement de saint Bernard: «on cherche les consolations de Dieu et on ne cherche pas le Dieu des consolations». Le discernement permet de «distinguer quand il s'agit d'une consolation de Dieu, qui te donne la paix jusqu'au fond de l'âme, de quand il s'agit d'un enthousiasme passager qui n'est pas mauvais, mais qui n'est pas la consolation de Dieu».
Le Pape a conclu en mettant en garde contre «le risque de vivre notre relation avec Dieu de manière infantile, de le réduire à un objet pour notre propre usage et consommation, en oubliant le plus beau don qui est Lui-même».
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