Pape: poursuivre l'œuvre de saint Colomban, construire une Europe des peuples
Vatican News
Une «Europe des peuples», ouverte au dialogue et à la rencontre avec d'autres civilisations, unie dans la différence, dans laquelle les communautés ecclésiales et civiles ne perdent pas leur «identité» et ne se dissolvent pas «dans une mondialisation uniformisante, à la merci des puissances dominantes». Dans un message adressé aux participants à la XXVe Rencontre internationale des communautés de Colomban, la "Journée de Colomban 2024" qui se tient ce week-end à Piacenza où est décédé le missionnaire irlandais, le Pape souhaite que la «sève évangélique» qui fut apportée il y a des siècles sur les territoires du vieux continent par les disciples du grand abbé saint Colomban, puisse se renforcer dans l'Europe d'aujourd'hui.
Le Pape se félicite de la tenue depuis 25 ans de cette journée dédiée à saint Colomban. Elle fut d’abord italienne, puis impliquât progressivement des paroisses allemandes, et finalement devient européenne. François se réjouit du «réseau d'amitié spirituelle et culturelle dans cette partie de l'Europe où (le grand abbé) et ses compagnons ont laissé l'empreinte de leur présence bénéfique». En effet, il ne s'agit pas d'une simple commémoration historique, ni encore moins d'un folklore, mais plutôt, souligne François, d'un engagement à promouvoir la connaissance de saint Colomban et de son héritage comme une richesse pour aujourd'hui, aussi bien dans le domaine ecclésial que civil.
Contrer le matérialisme et néo-paganisme
Cet objectif peut sembler irréaliste, «tant la différence entre l'Europe d'aujourd'hui et celle des VIe et VIIe siècles est grande» et «tant le modèle de vie proposé par le saint abbé et ses compagnons est éloigné du nôtre», a observé François. Et pourtant, c'est précisément ce «contraste», cette «diversité» qui rend le témoignage et le message de saint Colomban «particulièrement intéressants, voire attirants pour nous qui vivons plongés dans un matérialisme pratique et souvent dans une sorte de néo-paganisme».
Le travail des moines pour le renouveau de la civilisation européenne
Le Pape rappelle comment les moines irlandais de l'époque se sont faits pèlerins et missionnaires sur le continent pour réévangéliser de vastes territoires «où la première floraison chrétienne risquait de se perdre». «Le travail de récupération et de culture qu'ils ont accompli sur la terre, ils l'ont fait aussi dans le domaine de l'esprit, de la mentalité et des coutumes», écrit-il.
Ainsi, le témoignage des moines fidèles à saint Colomban, comme d'ailleurs celui des bénédictins, a contribué de manière décisive à la préservation et au renouvellement de la civilisation européenne.
Une sève évangélique pour le continent
Aujourd'hui encore, dit le Pape François, nous avons besoin de cette «sève» évangélique pour que les communautés ecclésiales et civiles du continent ne perdent pas leur identité, «ne se dissolvent pas dans une mondialisation uniformisante, à la merci des puissances dominantes, mais puissent exprimer leur foi et leur culture avec une fidélité créative à leurs traditions, en contribuant à construire l'Europe des peuples, unie dans la convivialité des différences et ouverte à la rencontre et au dialogue avec les autres civilisations du monde».
C'est donc un encouragement pour ceux qui s'engagent à réaliser le San Colomban’s day «en s'inspirant de l'Évangile et en collaborant respectueusement avec les autorités civiles». Le Pape invoque enfin la protection de saint Colomban.
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