Plutôt que des selfies, le Pape recommande aux jeunes le «voyage intérieur»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«Ceux qui espèrent dans le Seigneur marchent sans se fatiguer» (cf. Is 40, 31). Le Saint-Père a choisi ce passage du livre d’Isaïe pour inspirer la 39ème Journée mondiale de la jeunesse le 24 novembre prochain. Cette expression annonce «la fin de l’exil d’Israël à Babylone et le début d’une nouvelle phase d’espérance et de renaissance pour le peuple de Dieu», explique le Pape François.
Dans une époque tourmentée par les guerres, les injustices, les diverses exploitations de l’homme et de la nature, les jeunes courent le risque de «vivre sans espérance, prisonniers de l’ennui et de la mélancolie», poursuit le Saint-Père. C’est pourquoi, comme Isaïe il y a plus de 2600 ans, François se veut porte-parole de l’espérance: «aujourd’hui encore, le Seigneur ouvre devant vous une route et Il vous invite à la parcourir avec joie et espérance».
Une «marche sans fatigue»
Comparant la vie sur terre, et encore plus la vie chrétienne, à un pèlerinage, le Pape rappelle le désir de transcendance dans chacun des êtres humains. «C’est pourquoi, comme je vous l’ai dit à maintes reprises, “regarder la vie depuis le balcon” n’est pas suffisant pour vous, les jeunes», répète-t-il.
Dans ce pèlerinage terrestre, il est normal, pour François, de ressentir de la fatigue qui peut s’accompagner d’un ennui. Cette mauvaise fatigue, de ceux qui «ne se mettent pas en marche, ne se décident pas, ne choisissent pas, ne prennent jamais de risques», finit par paralyser et empêcher d’avancer, est-il écrit dans le message. «Je préfère la fatigue de ceux qui sont en chemin à l’ennui de ceux qui restent immobiles et n’ont pas envie de marcher!», lance alors le Pape. De plus, pour soigner cette fatigue apathique, le Saint-Père ne propose pas un repos immobile mais au contraire, sa solution est de «se mettre en route et de devenir des pèlerins d’espérance».
Les crises, temps de purification de l’espérance
Le Souverain pontife de 87 ans n’ignore pas que la vie réserve des moments d’épreuve et de découragement, dans les études ou le travail, mais aussi dans l’élan de suivre le Christ. Mais pour lui, ces moments de désert, «ne sont pas des moments perdus ou inutiles, mais ils peuvent s’avérer être des occasions importantes de croissance. Ce sont des temps de purification de l’espérance». Dans ces moments, les «fausses espérances» sont démasquées et c’est à chacun de se rappeler que Dieu n’abandonne pas son peuple, comme lorsque Dieu envoie la manne à son peuple affamé dans le désert.
Se reposer dans le Christ
À la suite du bienheureux Carlo Acutis, le Pape a ainsi demandé aux jeunes de «redécouvrir le grand don de l’Eucharistie» et à se «reposer comme Jésus et en Jésus». En effet, poursuit-il, s’Il connait «vos besoins de repos du corps, de temps de récréation pour profiter de la compagnie d’amis, pour faire du sport et même pour dormir», seul le Christ peut prodiguer le repos de l’âme.
«Lorsque la fatigue du voyage vous pèse, revenez à Jésus, apprenez à vous reposer en Lui et à demeurer en Lui», préconise François car le Christ lui-même a dit: «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos» (Mt 11, 28).
Pèlerinage jubilaire, signe du voyage intérieur
Pour partir à «la découverte de la vie, sur les traces de l’amour, à la recherche du visage de Dieu», le Successeur de Pierre encourage les jeunes à prendre la route non pas comme des touristes, mais comme des pèlerins. Loin de la superficialité des visites touristiques, capturées par de fugaces selfies, le Pape estime que le pèlerin «s’immerge pleinement dans les lieux qu’il rencontre, il les fait parler, les intègre à sa recherche du bonheur». Une expérience à vivre lors d’un prochain pèlerinage jubilaire en 2025, «signe du voyage intérieur que nous sommes tous appelés à faire, pour atteindre la destination finale».
Invités à Rome pour le Jubilé, le Pape propose trois attitudes aux jeunes pour que ce pèlerinage devienne «un moment de rencontre vivante et personnelle avec le Seigneur Jésus, “Porte du salut”» (Bulle Spes non confundit, n. 1).
L’expérience de l’étreinte de Dieu
Enfin, le Pape prend l’image de la colonnade du Bernin qui borde la place Saint-Pierre, et qui rappelle «les deux bras ouverts de l’Église, notre mère, qui accueille tous ses enfants». «Vous devenez vous aussi des bras ouverts pour beaucoup de vos amis et de vos contemporains qui ont besoin de sentir, à travers votre accueil, l’amour de Dieu le Père», demande alors le Pape aux jeunes.
Le Souverain pontife conclut son message en donnant l’exemple des saints qui «nous attire et nous soutient», et confie les parcours de chacun des jeunes à la Vierge Marie.
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