Appel téléphonique entre le Pape et le président Biden
Joe Biden rencontrera le Pape en janvier 2025, avant la fin de son mandat présidentiel, annonce la Maison blanche dans un communiqué publié cette nuit à l’issue d’un entretien téléphonique entre le président des États-Unis et le Souverain pontife. Lors de cette conversation, les deux hommes ont discuté «des efforts visant à faire progresser la paix dans le monde» pendant la période des fêtes de Noël et du Nouvel an. Le président américain a également remercié le Pape pour son plaidoyer continu en faveur de l'allégement des souffrances mondiales, notamment pour son travail en faveur des droits de l'homme et de la protection des libertés religieuses. Parmi les premières préoccupations de l'évêque de Rome, relancée par les évêques catholiques des États-Unis, figure la peine de mort dans le pays.
L'appel des évêques américains pour commuer des peines capitales
«Alors que le président Biden s’apprête à quitter ses fonctions, s’il vous plaît pressez-le de commuer toutes les peines capitales jugées au niveau fédéral en peine de prison à vie avant la fin de son mandat». La Conférence épiscopale américaine avait interpellé ainsi ses concitoyens. Sur internet, les catholiques américains étaient invités de manière particulière à signer un formulaire adressé à Joe Biden, lui réclamant une grâce présidentielle pour les 40 détenus qui se trouvent aujourd’hui dans les couloirs de la mort de prisons fédérales (contre 1600 condamnés à mort par la justice des 51 États).
En sauvant ces vies, «le président Biden a une extraordinaire opportunité de faire avancer la cause des droits de l’homme», écrivaient les évêques à l’occasion de la Journée où les Nations unies invitaient à célébrer la signature, le 10 décembre 1948, de la Déclaration universelles des droits de l’Homme.
Un long combat pour l'Église
Le combat de l’Église étatsunienne pour l’abolition de la peine de mort n’est pas récent, puisque l’USCCB votait pour son abolition en 1974; le vote a fait l’objet d’une déclaration formelle six ans plus tard, la Cour suprême des États Unis ayant autorisé la reprise des exécutions.
Les raisons d’hier sont, écrivent-ils, toujours valables aujourd’hui: les délais de procédures sont longs; le risque d’erreurs est à prendre en compte; l'exécution de la peine de mort entraîne une «angoisse importante et évitable» pour toutes les personnes concernées, et la peine capitale est «appliquée de manière injuste et discriminatoire». Les évêques soulignent également que toute exécution «éteint» les possibilités de réforme et de réhabilitation.
Rédemption
Lors de sa campagne présidentielle, le candidat Biden de 2020 avait proposé une réforme judiciaire pour que le système se focalise davantage sur «la rédemption», et à son arrivée au bureau ovale, il fut à ce titre interpellé par les évêques. En 2021, l’USCCB lui demandait déjà de commuer les peines de mort en prison à perpétuité.
L'appel du Pape
Cette nouvelle campagne des évêques intervient au lendemain d’un appel du Pape lancé après la prière de l’Angélus du 8 décembre. «De mon cœur, me vient le souhait de vous demander de prier pour les détenus qui, aux États-Unis, sont dans le couloir de la mort. Pensons à ces frères et sœurs et demandons au Seigneur la grâce de les sauver de la mort», lançait François, sans doute informé des initiatives des catholiques d'Outre-Atlantique.
Dans la bulle d’indiction du Jubilé 2025, le Pape demande en effet l’abolition de la peine capitale. François avait déjà fait modifié en 2018 l’article 2267 du Catéchisme de l’Église catholique, qui stipule désormais le rejet total de cette pratique jugée contraire à la dignité humaine. La campagne pour l’abolition des exécutions capitales est d’autant plus pressante que la passation de pouvoir se rapproche, et que lors des six derniers mois du premier mandat présidentiel de Donald Trump, 13 condamnés au niveau fédéral avaient été exécutés.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici