Le cardinal Zenari déplore un «déluge de feu» en Syrie
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Dans cet entretien au quotidien du Saint-Siège, le cardinal Zenari revient sur la peur de nombreux Syriens en particulier à Damas, la capitale où la population fait très attention et attend avec angoisse les première heures de l’après-midi. Car c’est dans ces moments que «commencent à pleuvoir les premiers tirs de mortier» explique-t-il. C’est l’heure où les enfants sortent de l’école, et de nombreux parents ont décidé de ne plus y envoyer leurs enfants, déplore le nonce apostolique en Syrie. Certaines écoles chrétiennes ont même fermé, car le danger est trop grand.
Le cardinal Zenari évoque notamment les quartiers de la vieille ville où résident de nombreux chrétiens. Le nonce évoque aussi d’autres régions où les violences se poursuivent comme dans la Ghouta orientale, à l’est de la capitale syrienne, où les bombardements s’apparentent à un «déluge de feu». C’est vraiment «un moment infernal» note –il. Si les chrétiens paient un lourd tribut à la guerre, poursuit le cardinal Zenari, c’est tout le peuple syrien qui souffre. Il y a des centaines de milliers de victimes, des gens de toutes les communautés qui pleurent leurs morts.
Le nonce revient aussi sur l’impact de la guerre sur les structures sanitaires du pays, un impact dramatique : plus de la moitié des 111 hôpitaux publics et des 1800 centres de santé syriens sont hors d’usage, et pour avoir une idée de la catastrophe, il faut se rappeler que deux tiers des médecins ont quitté le pays. Dans ce contexte précaire, l’Eglise continue de mobiliser toutes ses ressources pour venir en aide aux plus vulnérables : le seul critère n’est ni celui de la religion ou de l’ethnie, mais la pauvreté, précise le cardinal Zenari. Le nonce déplore enfin que l’attention médiatique se soit détournée du sort des Syriens. «On pense qu’avec la défaite de l’État islamique le pays va de nouveau vers la normale, mais Daech n’était qu’une partie du problème syrien», conclut-il.
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