
Pour le Saint-Siège, l'éducation est essentielle pour l'égalité des sexes
Edoardo Giribaldi - Cité du Vatican
Il ne suffit pas de reconnaître la «dignité» de chaque femme: il faut promouvoir les conditions qui lui permettent de jouir de «l'égalité des chances» avec les hommes. Un souhait qui trouve son fondement dans la nécessité d'un changement culturel, en commençant par la maternité, afin que chaque mère soit soutenue dans la conciliation de la «vie familiale» avec les «responsabilités professionnelles». C’est ce qu’a laissé entendre le professeur Gabriella Gambino, sous-secrétaire du dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie, lors de la 69e session annuelle de la Commission des Nations unies sur la condition de la femme. La délégation du Saint-Siège, qu'elle conduit, participe à cet événement qui se tient du 10 au 21 mars et qui est consacré à l'examen de la Déclaration et du Programme d'action de Pékin, trente ans après son adoption.
Les étapes vers l'égalité entre les hommes et les femmes
Le premier pas vers l'égalité des sexes, selon elle, réside dans la reconnaissance de la dignité intrinsèque de chaque homme et de chaque femme, comme l'a affirmé le Pape François dans l'encyclique Fratelli tutti, «au-delà de toute circonstance». Un principe qui, comme écrit dans la déclaration du dicastère pour la Doctrine de la foi, Dignitas Infinita, dans la mesure où il est «pleinement reconnaissable même par la seule raison, est le fondement de la primauté de la personne humaine et de la protection de ses droits». La deuxième étape, a souligné Gabriella Gambino, est la création de «conditions» concrètes permettant à chaque femme de «jouir d'opportunités égales» à celles des hommes. En ce sens, la clé est «l'éradication de la pauvreté», qui touche de manière disproportionnée les femmes. «Il ne peut y avoir ni développement ni paix si la dignité des femmes est minée par la pauvreté», a-t-elle ajouté.
Les valeurs de l'éducation et de la famille
Parallèlement, le Saint-Siège a réaffirmé la valeur de l'éducation, définie par la Déclaration de Pékin comme «un outil essentiel pour atteindre les objectifs d'égalité, de développement et de paix». Elle crée les conditions permettant à chaque individu d'atteindre son «plein potentiel», en favorisant un modèle de «pouvoir et de responsabilité partagés». Se référant à la même déclaration, la sous-secrétaire a ensuite souligné le rôle «crucial» des femmes dans la famille, définie comme la «cellule de base de la société». Toutefois, par rapport à il y a trente ans, le Saint-Siège a constaté une tendance à négliger sa valeur, la maternité étant souvent perçue comme un «obstacle» à l'épanouissement de la femme. Les mères ne reçoivent pas «le soutien nécessaire» pour concilier «la vie familiale et les responsabilités professionnelles, ignorant le fait que toutes deux contribuent à la société», a-t-elle noté. À cela s'ajoute une protection insuffisante de ce que l'on appelle «le droit humain le plus fondamental»: le droit à la vie. Selon la sous-secrétaire du dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie, ces questions ne peuvent être abordées que par des politiques concrètes et un profond changement culturel reconnaissant la valeur de la maternité et de la famille dans la société contemporaine.
La contribution des femmes à un monde de paix
En concluant son discours, Gabriella Gambino a fait écho aux paroles du Pape dans la préface du livre «Plus de leadership féminin pour un monde meilleur: le souci du bien-être comme force motrice de notre maison commune», édité par Anna Maria Tarantola. François a souligné que «si les femmes pouvaient jouir d'une pleine égalité des chances, elles pourraient contribuer de manière substantielle au changement nécessaire vers un monde de paix, d'inclusion, de solidarité et de durabilité intégrale».
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