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Le Pape François lors de l'audience générale ce mercredi 15 mai. Le Pape François lors de l'audience générale ce mercredi 15 mai.   (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Audience générale: l’amour chrétien embrasse ce qui n’est pas aimable

Ce mercredi 15 mai, depuis la place Saint-Pierre, le Pape a prononcé une catéchèse consacrée à la troisième vertu théologale, la charité. Distinguant l’amour générique et l’amour de Dieu, c’est-à-dire la charité, il a invité à s’appuyer sur Dieu pour l’imiter dans son amour envers tous, même envers les ennemis.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

«Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité; mais la plus grande des trois, c’est la charité.» C’est en citant saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens que François a débuté sa catéchèse consacrée à la troisième vertu théologale.

Les divisions entre les chrétiens de Corinthe

Saint Paul écrit cette lettre dans un contexte de tensions entre les chrétiens de Corinthe, port grec, et l'une des villes les plus importantes de l’Antiquité. «Les chrétiens de Corinthe étaient plutôt querelleurs, il y avait des divisions internes», a rappelé le Saint-Père, «certains prétendaient avoir toujours raison et qui n'écoutaient pas les autres, les considérant comme inférieurs».

L’Apôtre ne mâche pas ses mots face aux premiers chrétiens grecs de Corinthe. Il assure d’abord, contre les prétentieux que «la science enfle, tandis que la charité édifie». Ensuite, concernant un scandale qui a lieu lors de la célébration eucharistique elle-même, certains en profitant pour boire et manger à l’exclusion de ceux qui n’ont rien, saint Paul tance les chrétiens. «Lorsque vous vous réunissez tous ensemble, ce n’est plus le repas du Seigneur que vous prenez», leur lance-t-il.

«Qu’en est-il de l’autre amour?»

Pour le Pape, il est probable que les chrétiens de Corinthe n’aient pas compris la dureté des paroles de l’Apôtre et «étaient probablement tous convaincus d'être de bonnes personnes». L’amour «était certainement une valeur importante pour eux, tout comme l'amitié et la famille». Le Pape a interrogé aussi sur le sens de l’amour «sur les lèvres de tous, de tant d’influenceurs et de tant de refrains de chansons». Le Successeur de Pierre s’est inquiété avec saint Paul, à presque deux mille ans de décalage, de la confusion entre l’amour humain, entre amis ou en famille, avec l’amour qui vient de Dieu.  

“Non pas l'amour qui monte, mais celui qui descend; non pas celui qui prend, mais celui qui donne; non pas celui qui apparaît, mais celui qui est caché.”

Un amour plus grand qui vient de Dieu

François distingue entre différents types d’amour: le sentiment amoureux, la gentillesse, l’amitié, l’amour de la patrie et l’amour universel pour toute l’humanité. «Mais il y a un amour plus grand, qui vient de Dieu et qui est dirigé vers Dieu, qui nous pousse à aimer Dieu, à devenir ses amis, et qui nous pousse à aimer notre prochain comme Dieu l'aime, avec le désir de partager l'amitié avec Dieu», a-t-il expliqué. Cet amour, selon le Pape, pousse à aimer celui qui n’est pas aimable, celui qui ne nous aime pas, ou qui n’est pas reconnaissant.

Cet amour, cette charité «est l’œuvre de l’Esprit-Saint en nous» et «nous pousse là où humainement nous n'irions pas», a poursuivi le Saint-Père.

Le Pape salue une jeune fille lors de l'audience générale.
Le Pape salue une jeune fille lors de l'audience générale.

Aimez vos ennemis

Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus remarque que «même les pécheurs aiment ceux qui les aiment» et encourage ses disciples à aimer leurs ennemis: «Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants». Mais le Pape a insisté sur l’impossibilité de vivre cette charité sans s’appuyer sur Dieu.

“Au nom d'un idéal ou d'une grande affection, nous pouvons même être généreux et accomplir des actes héroïques. Mais l'amour de Dieu va au-delà de ces critères. L'amour chrétien embrasse ce qui n'est pas aimable, offre le pardon, bénit ceux qui maudissent.”

François a conclu sa catéchèse en assurant qu’à la fin de la vie, «nous ne serons pas jugés sur l'amour générique, mais précisément sur la charité». «C'est la seule chose qui restera de nous», a-t-il terminé.

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15 mai 2024, 10:10