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Marche d’activistes pour le climat à l’occasion de la journée de la Terre à Washington Marche d’activistes pour le climat à l’occasion de la journée de la Terre à Washington  (ANSA)

RD Congo: protégeons la Terre, notre mère, contre les érosions

La communauté internationale célèbre la Journée mondiale de la Terre nourricière chaque 22 avril depuis 1970. Une occasion pour réfléchir sur l'importance de sauvegarder la biodiversité de notre planète. Pour le professeur congolais, Jean Willy Ndemi, Terre nourricière signifie environnement.

Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican

Pour le professeur Jean Willy Ndemi, recteur de l’Université CEPROMAD d’Inongo, il existe une similitude entre la Terre nourricière et l’environnement notamment par le fait que la Terre fournit une protection à ceux qui vivent dessus. Il s’appuie sur les érosions, un phénomène de dégradation du sol et du milieu ambiant. Il insiste surtout sur la fragilité du sol de son pays, la République démocratique du Congo, ainsi que sur la négligence de ceux qui y habitent: «Terre mère ou terre maman doit être protégée contre les érosions hydriques pluviales et éoliennes, les inondations, lors de l'occupation de l'espace qui doit pousser à la recherche des zones constructibles et non constructibles», insiste-t-il.

Sur la question du rapprochement entre les différentes formes d’érosions et la protection de la planète, le professeur Ndemi, spécialiste en topographie et sciences de l’environnement, souligne combien la Terre nourricière est le support de l’humanité. L'environnement est souvent défini comme l'ensemble des composants naturels de la planète Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient c'est-à-dire tout ce qui entoure l'Homme et ses activités. Le professeur insiste sur le caractère central de l’être humain dans la gestion de la nature.

Une bonne gestion des déchets ménagers en plastique

La Journée mondiale de la Terre nourricière 2024 est la troisième célébrée dans le cadre de la décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Son slogan, «Planète contre plastique», illustre que chacun doit faire partie de la solution et a pour objectif de sensibiliser aux problèmes environnementaux actuels. Le professeur Ndemi fait remarquer que les déchets plastiques, notamment les bouteilles d’eau et autres matériaux, sont sources de pollution dans son pays. Toutefois, la société pourrait saisir l’occasion de les transformer en opportunité et faire de leur ramassage et recyclage des sources de revenus.

“Les sachets et les bouteilles en plastique pourraient être considérés comme des matières premières. C’est l’homme qui n’arrive pas à bien gérer leur utilisation.”

 

S’il y avait une bonne gestion permettant de revaloriser et réutiliser les déchets plastiques, on pourrait en tirer profit. «Il y a de l’argent dans cette forme de déchets», explique-t-il. Revenant sur le thème du jour «Terre nourricière», le topographe congolais la qualifie de ressource environnementale stratégique: «la Terre nourricière est classée parmi les ressources environnementales stratégiques c'est-à-dire les ressources qui amènent la guerre, tel que le pétrole, l'uranium, le coltan, l'eau douce, et enfin la terre nourricière».

Négocier avec la nature pour protéger la Terre nourricière

Parlant du sous-sol de son pays qui contient plusieurs richesses minérales ainsi que de sa superficie de plus de 2 millions de km2, il cherche à expliquer le pourquoi de plusieurs guerres et conflits qui déchirent la République démocratique du Congo, notamment dans sa partie Est. Comme solution et prévention pour un avenir meilleur, la protection de la terre contre les érosions hydriques pluviales doit passer par la négociation entre les humains de l'espace en procédant au lotissement afin de respecter les normes urbanistiques.

«En faisant l'inverse, poursuit-il, l'homme s'expose à d'autres problèmes environnementaux: inondations, érosions, ensablement de la Terre nourricière de la RDC». En ce qui concerne la protection face à la pollution due au mauvais usage du plastique, cette Journée est une occasion d'éduquer et d'encourager à une plus grande responsabilité environnementale, à la fois dans les choix quotidiens des individus et dans les stratégies à long terme.

Enfin, selon lui, la mauvaise gestion des déchets ménagers solides, notamment des plastiques, pourrait conduire à la résurgence de plusieurs formes de pathologies. Il faudrait «organiser le traitement des déchets au niveau des ménages, en construisant des décharges de transit contrôlées, en établissant leur déplacement jusqu’à la décharge finale», assure-t-il. 

 

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22 avril 2024, 17:45