Le Pape définit Don Milani comme un prêtre «inquiet et dérangeant»
Vatican News
«Le témoignage et le message du père Milani nous invitent à ne pas rester indifférents, à identifier les nouveaux pauvres et à tendre la main à tous les exclus», le Pape l’a affirmé dans le discours qu’il a adressé, lundi 22 janvier, aux membres du Comité pour le centenaire de sa naissance. Né à Florence en 1923 dans une famille aisée et non croyante, le père Lorenzo Milani a été un éducateur des pauvres. Il a développé des méthodes innovantes de pédagogie critique, axées sur la justice sociale, dans l'école qu'il a fondée dans le hameau rural de Barbiana, en Toscane. Bien que moins connu au niveau international, il occupe une place importante dans l'histoire de l'éducation ouverte. François a, dans son discours, remercié le Comité pour son engagement à maintenir vivants le témoignage et le message de Don Milani, et à les faire connaître à tous, en particulier aux jeunes générations.
Le combat de Don Milani pour la justice sociale
François a ensuite partagé quelques réflexions sur la vie de Don Milani, depuis sa conversion au catholicisme et son ordination sacerdotale, jusqu'à son combat acharné pour la justice sociale à travers l'éducation de plus pauvres. Rappelant que sa décision de devenir prêtre s'est produite en même temps que sa conversion, le Pape a fait remarquer que cette conversion est au cœur de toute l'expérience humaine et spirituelle de Don Milani, qui, a-t-il dit, «a fait de lui un croyant, un prêtre amoureux de l'Église, un fidèle serviteur de l'Évangile chez les pauvres». En effet, poursuit-il, «Don Lorenzo a vécu pleinement les Béatitudes évangéliques de la pauvreté et de l'humilité, abandonnant ses privilèges bourgeois, sa richesse, son confort, sa culture élitiste pour devenir pauvre parmi les pauvres». Il a également expérimenté cette félicité avec son peuple et ses étudiants à Barbiana, a poursuivi le Pape pour qui, l'école a été, pour Don Milani, le contexte dans lequel il a travaillé pour un grand objectif: celui de restaurer la dignité des plus petits, le respect, les droits et la citoyenneté, mais surtout la reconnaissance de la filiation des enfants de Dieu, qui nous inclut tous.
Un témoin de la transformation sociale et économique de l'Italie
Le Pape François souligne également combien le père Milani a été un «témoin et un interprète» de la transformation sociale et économique qui s'opérait dans l'Italie rurale de l'époque, avec l'industrialisation. Avec son esprit éclairé et son cœur ouvert, Don Milani a compris que même l'école publique dans ce contexte était discriminatoire pour ses enfants. Les écoles publiques de l'époque, a-t-il dit, n'étaient pas un lieu de promotion sociale, mais de sélection. Elle n'était pas fonctionnelle pour l'évangélisation parce que l'injustice éloignait les plus pauvres. En revanche, le modèle scolaire appliqué par Don Milani consistait à mettre le savoir au service des plus petits à travers l'Évangile.
«Je me soucie de vous»
Sa devise, a noté le Pape François était, un «je me soucie de vous» sincère, une déclaration explicite d'amour pour sa petite communauté. Son message nous invite à ne pas rester indifférents, à interpréter la réalité, à identifier les nouveaux pauvres et la nouvelle pauvreté, à nous rapprocher de tous les exclus et à les prendre à cœur. Chaque chrétien doit y prendre sa part, a insisté le Pape. François a réitéré sa gratitude à ce prêtre fidèle au Seigneur et à son Église, pour son témoignage. Il a également remercié le comité qui a organisé les célébrations du centenaire pour son engagement à faire connaître et écouter Don Milani.
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