Au Malawi, les évêques appellent à un changement total de mentalité
Cédric Mouzou, SJ ( avec Fides) - Cité du Vatican
« 54 ans après l'indépendance, la population du Malawi n'a pas eu ce à quoi elle aspirait », affirment les évêques du Malawi dans leur lettre pastorale. « Nous constatons avec une profonde tristesse que la majeure partie de la population du pays croupit encore sous le joug de la pauvreté, de l'ignorance, de la maladie, de la faim et d'une mentalité sévèrement déformée qui conduit à une décadence morale et dangereuse dans notre société », poursuivent les évêques.
La conférence épiscopale du Malawi, évoque un paradoxe entre la pauvreté de la population et la richesse potentielle du pays. « Nous avons des ressources, données par Dieu: un peuple laborieux, le troisième plus grand lac d'Afrique, une terre fertile, des montagnes majestueuses, des ressources naturelles et le don précieux de la paix, dont joui le Malawi depuis son indépendance. »
Les évêques appellent à un "changement total de mentalité"
Les évêques appellent à un "changement total de mentalité" pour améliorer la situation. Tout d'abord, nous devons réfléchir à l'état de la démocratie, 25 ans après la réintroduction du multipartisme. « Est-ce que nous vivons dans une démocratie réelle ou dans un système qui permet à peu de gens d'exercer le pouvoir et de profiter de la richesse du pays au détriment de la grande majorité? », s’interrogent les évêques.
L’un des défis à relever est l’instauration de la démocratie au sein des partis politiques, où l'intérêt du leader et de ses associés prévaut, au détriment des membres et des électeurs. « Nous ne pouvons pas espérer des leaders, qui étouffent la démocratie interne en promouvant la culture de la peur dans leur propre parti, qu’ils deviennent soudainement des personnalités démocratiques lorsqu'ils arrivent au gouvernement », soulignent, la conférence épiscopale des évêques du Malawi, appelant les dirigeants de tous les partis à promouvoir la démocratie à tous les niveaux.
Choisir "des leaders qui deviennent des agents du changement"
« La politique doit promouvoir le bien-être de tous et non seulement de ceux qui sont liés au pouvoir », rappellent les évêques. La santé, l’éducation, l’agriculture et les infrastructures sont les domaines où nous devons nous concentrer pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens du Malawi, qui sont menacés par la corruption rampante.
Les évêques citent en exemple, la situation dans le secteur de la santé qui, déjà très déficiente en ressources, matériel et personnel, « est exacerbée par un cartel d'individus sans scrupules qui ont transformé le système d'approvisionnement en santé , en leur mine d'or », dénoncent les évêques.
La même chose se produit dans la construction de nouvelles infrastructures, dont beaucoup sont inachevées en raison de l'épuisement des fonds alloués du fait de la corruption.
En prévision des élections générales de l'année prochaine, les évêques espèrent que les électeurs choisiront « des dirigeants qui deviennent des agents du changement.» Pour sensibiliser les fidèles, la Conférence épiscopale demande aux Paroisses et associations ecclésiales de distribuer et de discuter cette lettre pastorale dans le cadre des Assemblées paroissiales et associatives.
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