Evêques de Burkina-Niger : Après le Vatican, Lampedusa
Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Cité du Vatican
Mgr Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, est aussi président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger. Pour lui, la rencontre avec le Pape était extraordinaire, sans protocole. « Le Pape nous a demandé de parler librement », a-t-il déclaré.
Nous lui avons présentés, a affirmé Mgr Paul Ouédraogo, les préoccupations et défis de nos Eglises particulières, avec notamment la nécessité d’un dialogue interreligieux « car, au Niger, l’Eglise catholique est au milieu de 98% des musulmans, et au Burkina Faso, les musulmans représentent plus de 60% ».
Devant cette réalité, l’archevêque de Bobo-Dioulasso estime que le dialogue interreligieux est plus que nécessaire pour la paix et qu’il n’ y a pas d’autre solution. « Et le Pape nous a encouragés dans cette direction », a dit Mgr Paul Ouédraogo.
Invitation au Pape
A part le dialogue avec les musulmans, comme objet d’échange au cours de la rencontre du Pape avec l’épiscopat de Burkina-Niger, il y a eu aussi l’invitation des évêques au Saint-Père pour une visite pastorale dans cette zone d’Afrique fortement éprouvée par le terrorisme et d’attaques multiples.
Mais les évêques de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, ont aussi fait part de leur engagement pour réconcilier les populations de leurs pays, sans oublier les projets de développement.
Ils espèrent ainsi qu’une visite pastorale du Pape pourrait être une occasion de redonner du souffle à l’évangélisation, aussi de l’espérance aux populations du Sahel qui actuellement sont en bute à beaucoup de difficultés.
Préoccupation spirituelle pour les prêtres diocésains
« Nous avons échangé également avec le Pape sur le problème du Clergé pour une spiritualité diocésaine », a affirmé Mgr Paul Ouédraogo. Selon lui, le Pape estime que le plus important, pour une spiritualité des prêtres diocésains, c’est sa dimension de ‘diocesanéité’ à 3 niveaux : la relation du prêtre avec les évêques, avec les autres prêtres et avec les fidèles.
Pèlerinage à Lampedusa
Les évêques de Burkina-Niger ont voulu aussi achevé leur visite ad limina par une sorte de pèlerinage à Lampedusa, cette localité du sud de l’Italie qui accueille des migrants venant notamment d’Afrique. « C’est la porte de l’Europe. Ceux qui ont échappé à la mort au désert, à la méditerranée ont échoué là. On voudrait nous recueillir, prier pour tous ceux qui sont morts sur ce chemin de migration. On voudrait aussi prier pour ceux qui sont passés et qui essaient de s’organiser aujourd’hui. Et pour nous c’est l’occasion de remercier aussi la population de Lampedusa qui en définitif est celle qui est venue en aide à ceux qui ont réussi la traversée pour leur permettre de se retrouver tout simplement avec leur dignité d’homme, de femme », a soutenu le président de la Conférence épiscopale, exprimant ainsi leur intention d’être au sillage du Pape dans la solidarité avec ceux qui sont dans le besoin, ceux qui ont besoin d’un peu d’humanité.
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