Synode : Mgr François Xavier Gnonhossou estime qu’il faudrait une approche plus concrète pour aider les jeunes
Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Cité du Vatican
Les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à de nombreux défis et opportunités, la plupart liés à des contextes précis et d’autres communs à tous les continents. Dans le cadre du Synode sur les jeunes entamé le 3 octobre 2018 au Vatican, l’Eglise entend repenser sa manière de voir ses relations et ses engagements avec les jeunes afin d’être pour eux un guide pertinent et constructif. Ainsi, l’évêque de Dassa-Zoumé se réjouit de cette initiative de l’Eglise qui manifeste la préoccupation, l’intérêt de l’Eglise pour les jeunes.
Que veut la jeunesse du Bénin ?
Pour Mgr Gnonhossou, « la jeunesse béninoise, comme tous les jeunes du monde entier, a ses problèmes. Mais il ne faut pas toujours chercher les problèmes. Ce qu’il faut chercher, c’est ce que veulent les jeunes aujourd’hui, et comment les aider à trouver des solutions à leurs problèmes. La jeunesse du Bénin veut s’affirmer. Elle veut trouver sa place dans le concert des nations. Le jeune béninois veut être reconnu, il veut trouver sa place dans l’Eglise et jouer sa partition comme cela se doit ».
Des activités concrètes pour les jeunes
L’évêque de Dassa-Zoumé propose une approche plus concrète pour aider la jeunesse, invitant l’Eglise à fournir d’avantages d’efforts. « Dans mon diocèse par exemple, j’ai pris la dimension des choses. Quand vous prêchez, quand vous donnez la parole aux jeunes, et après ils viennent à l’Eglise et qu’il n’y a rien qui accompagne, ils ne viendront plus. Il faut créer des structures. Même si la première mission de l’Eglise est de prêcher l’Evangile, elle doit aussi proposer des solutions concrètes d’activités qui accompagnent la prédication », estime Mgr Gnonhossou. Selon lui, la jeunesse ne peut être sans travail. Les jeunes veulent aussi exprimer leur présence dans l’action. Car estime-t-il, « les jeunes du Bénin sont talentueux, mais le talent ne suffit pas quand il n’est pas mis en valeur. Aujourd’hui, nous avons au Bénin et dans plusieurs diocèses, la mise en place de structures agro-pastorales. L’Afrique avec toute sa richesse, a la capacité de nourrir ses enfants. Mais nous ne pouvons le faire en croisant les bras ». Face à cette situation, Mgr Gnonhossou invite au travail. Le travail à accomplir selon lui, est un travail de développement. « L’Afrique peut se nourrir et nourrir les autres continents. Mais cela ne peut se faire sans un goût pour le travail. Il faut aussi que les jeunes sachent que pour réaliser cette initiative de longue haleine, il faut de la patience. Le travail qui mène au bonheur est un travail courageux, qui requiert patience et persévérance. Et l’Eglise pense à tout cela ». Il affirme que ce travail des jeunes doit être accompagné par des ‘anciens’, dans l’harmonie.
Ecoute réciproque
Mgr Gnonhossou accorde un intérêt particulier à l’écoute qui faciliterait le dialogue entre les jeunes et l’Eglise. « Il faut que les jeunes écoutent aussi les anciens. Il y a un terrain d’entente, d’écoute. Il faut savoir écouter. Si les jeunes demandent aujourd’hui à l’Eglise de les écouter, il faut que les jeunes à leur tour écoutent l’Eglise. Ce n’est pas un dialogue unilatéral mais réciproque. Il faut la culture de l’attention. Quand il n’y a pas l’attention on ne peut pas écouter l’autre ».
En somme, l’évêque de Dassa-Zoumé propose une culture de l’attention aux autres pour aider la jeunesse à élargir leur vision du monde d’aujourd’hui et de l’avenir.
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