Centrafrique : Kaga-Bandoro, le drame des personnes déplacées
Service Français-Afrique (Avec Osservatore Romano ) – Cité du Vatican
Malgré les interventions de l'ONU, en République Centrafricaine, la tragédie des personnes déplacées victimes d'une guerre civile éprouvante ne semble pas encore résolue. L'évêque de Kaga-Bandoro, Mgr Tadeusz Kusy, qui a récemment parlé de messages contradictoires envoyés aux personnes déplacées par les autorités locales et les représentants des agences des Nations Unies, attire l'attention, en particulier sur la situation dans la région centre-nord du pays.
Victimes des rebelles de la Séléka
En février 2014, il y a 4 ans, plus de 15.000 habitants ont été chassés de leurs maisons par les rebelles de la Séléka à Kaga-Bandoro. Ces gens se retrouvent dans des camps de déplacés à 3 Km de la ville. « D’un côté, les autorités invitent la population à retrouver la vie communautaire normale dans les quartiers de provenance pendant que, des structures sont en construction à 3 Km de leurs maisons et il leur est dit qu’ils peuvent rester là. Alors où est la vérité ? Il n’existe pas de vérité dans ces programmes », dénonce l’Evêque, dans une déclaration à l'Agence Fides. Il souligne le drame humain de la vie des personnes déplacées, en particulier les enfants de moins de quatre ans, nés dans les champs et ne connaissant pas le vie normale dans une maison. Ils sont nés sous des bâches ou sous un toit de chaume. Mgr Kusy ne cache pas sa désolation : « Ce sont des enfants marqués par les cicatrices de la vie car, depuis leur naissance, ils ne connaissent pas la vie normale d’une maison familiale, dans un quartier normal. »
Insécurité des infrastructures
L'évêque de Kaga-Bandoro dénonce également l'insécurité sur les routes reliant les différentes localités du diocèse. Une insécurité qui s'est aggravée depuis le mois de juillet dernier à la suite du retrait du contingent burundais des casques bleus qui contrôlaient les rues autour de Kaga-Bandoro, laissant le champ libre aux bandits qui rançonnent les voitures de passage. Dans la zone allant de Ndélé à Kaga-Bandoro, on trouve des guérilleros de la Séléka et des mercenaires soudanais et tchadiens, qui volent des véhicules et des motos. Une situation qui finit par avoir un impact important sur les activités pastorales.
En juin dernier, Mgr Kusy et son entourage avaient également été pillés par des gangsters de rue. Dans cette attaque, rapporte l'évêque, le diocèse avait perdu les documents enregistrés dans l’ordinateur de l’Econome du Diocèse : toute la comptabilité et tout ce qui relève de la Caritas diocésaine.
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