RD Congo : Les évêques n’entendent pas abandonner le peuple congolais
Entretien réalisé par Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican
A la veille de l’ouverture de la campagne pour les élections générales du 23 décembre 2018, l’épiscopat congolais, en sa qualité « de prophète et pasteur, estime qu’il est nécessaire de faire le point pour évaluer le processus électoral, donner des orientations, et faire des recommandations dans le but d’améliorer ce qui est à améliorer ».
Un processus électoral en danger
Déjà au mois de juin dernier, la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, avait adressé un vibrant message : « Sauvons le processus électoral ». Elle avait perçu que le processus électoral était en danger au regard de quelques inquiétudes, et avait formulé des propositions à ces inquiétudes. Pour cette nouvelle assemblée extraordinaire chaque évêque fera le point de ce qui se vit dans son diocèse par rapport au processus électoral. Par la suite, « un point commun sera dégagé avant de s’attarder sur les inquiétudes concernant notamment la machine à voter, le fichier électoral, les réalisations et les ratés. C’est en fonction de tout cela que des recommandations pastorales seront faites », explique l’Abbe Nshole.
La question de l’opposition congolaise
Après leur rencontre de Genève en suisse, l’opposition congolaise avait signé un accord, le 11 novembre 2018, désignant Martin Fayulu comme candidat commun de l'opposition à la présidentielle du 23 décembre 2018. Un accord qui a volé en éclat en seulement 24 heures après sa signature, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, ayant retiré leurs signatures. Sur cette question, le secrétaire de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, estime que les évêques ne sont pas là pour mettre l’opposition en ordre de bataille, non plus pour leur indiquer une stratégies à suivre.
« Les évêques congolais sont là pour aider à ce que les fondamentaux d’une organisation crédible soient pris en compte dans le contexte congolais. » Ils invitent chaque acteur politique à assumer ses responsabilités vis-à-vis de ses engagements. Les évêques soulignent que « le plus important pour le peuple congolais est de savoir quelle attitude adopter et comment il doit se comporter pour que ces élections lui restituent son pouvoir ».
Les évêques n’entendent pas abandonner les peuples congolais
Pour l’abbé Nshole, les évêques catholiques de la République démocratique du Congo n’entendent pas abandonner le peuple congolais.
Les évêques se rangent du côté du peuple qu’ils invitent par ailleurs à rester à l’écoute.
« Les évêques n’ont jamais eu la prétention de prendre la place des politiciens. Comme pasteur, ils l’ont déjà dit, ils ne croiseront jamais les bras, ils ne se tairont jamais là où ils peuvent faire quelque chose dans le sens d’améliorer les conditions de vie du peuple congolais ». Dans le contexte de la République Démocratique du Congo, cela passe nécessairement par la consolidation de la démocratie.
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