Méditation dominicale : l’Avent est une attente active
Dans l’attente, préparons la venue du Seigneur. Que préparons-nous dans la période de l’Avent ? Est-ce l’anniversaire de la naissance de Jésus comme nous célébrons chaque année notre propre anniversaire ou ceux de nos amis ? Certainement pas ! c’est pourquoi les textes de ce deuxième dimanche de l’Avent nous invitent à dépasser le simple stade de l’émotion et du simple souvenir.
Il est vrai que le temps de l’Avent nous fait d’abord entrer dans une grande remémoration . Certes, il faut cultiver le souvenir. Par lui chaque peuple se donne une histoire. Ainsi la Pâque, pour les juifs et les chrétiens, est-elle le souvenir toujours vivant de la libération du peuple hébreu avec Moïse et la libération du péché et de la mort avec Jésus-Christ. Relire ce que disaient les prophètes, ce n’est donc pas espérer comme eux la venue du Messie ; c’est à la fois se rappeler l’exil, l’esclavage, « la robe de tristesse et de misère », la promesse faite à nos pères, et se réjouir qu’elle soit maintenant réalisée.
Les prophètes ne pouvaient pas annoncer exactement le moment précis où allait venir le Messie. Ce fut le rôle de Jean. Parce qu’il a été le témoin de l’onction donnée à Jésus par son Père, au jour de son baptême, Jean est un personnage essentiel. D’où le luxe de détails historiques donnés par l’évangéliste Luc dans le passage de l’évangile de ce dimanche : c’était au temps où régnait Tibère, où Pilate le représentait en Judée…Cortège de notabilités, de rois et de pontifes au bout duquel apparaît Jean. Les trônes et les bonnes places étant occupés, le seul espace libre qu’il trouve pour faire entendre sa voix est coincé entre le désert et le Jourdain. L’intérêt de cette fresque ou encore mieux de ce zoom historique est de montrer que Jean est un personnage aussi réel que les célébrités qui le précèdent. Ainsi, presque malgré eux, les Hérode, les Pilate, les Tibère…authentifient l’existence de Jean et, par conséquent, de Jésus lui-même. L’Avent qui est remémoration assoit notre foi dans l’histoire.
La lecture de Paul donne sa troisième dimension à notre dimanche et à notre vie tout entière. Notre histoire de chrétiens a un sens que souvent nous perdons de vue : le Christ reviendra dans la gloire, et c’est cela qu’en vérité, nous attendons. Car Paul parle du jour où viendra le Christ Jésus. Or nous qui vivons le nez sur le chemin du temps, nous oublions trop cette perspective d’avenir. Pourtant le retour du Christ donne tout son sens aux paroles des prophètes . Jésus a apporté le salut au monde, mais et non pas cet âge d’or que les prophètes proclamaient.
L’Avent nous dit que la parole des prophètes a commencé de s’accomplir, mais qu’elle n’est pas encore totalement accomplie. L’Avent est donc bien une attente, comme d’ailleurs toute la vie du chrétien. Mais il s’agit d’une attente active.
Comme les hommes savent préparer des routes et des autoroutes plus rapides, plus sûres et plus agréables, en déplaçant des montagnes de terres et de pierres, en rabotant les collines, en comblant les vallées, en enjambant les rivières par des ponts, en redressant les virages…ainsi le chrétien doit se frayer un chemin à travers le péché et les tentations. Le temps de l’Avent nous invite donc à abattre les murs qui nous empêchent d’avancer, les murs du doute et du manque de foi, qui bouchent notre horizon, les murs de l’égoïsme et de la jalousie qui nous isolent des autres. N’oublions pas que nous avons rendez-vous avec un enfant dans une crèche, un roi sur une croix, un Dieu d’humilité venu à notre rencontre pour servir. Donc la conversion prêchée par Jean a pris un sens nouveau avec le Christ. Mais elle est toujours d’actualité, elle est toujours à faire, et beaucoup plus en ce temps fort de la liturgie de l’Eglise.
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