Cameroun : Des dizaines de milliers de personnes en fuite vers le Nigeria
Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican
Les tensions politiques qui sévissent au Cameroun ont provoqué dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest du pays, le déplacement de près de 437 000 personnes. Ces personnes ont abandonné leurs habitations pour mener une existence de combattants dans la brousse : sans accès adéquat aux abris, à la nourriture, à l'eau et aux installations sanitaires. Médecin Sans Frontière, MSF, est dès lors intervenu en faveur d’au moins 30 000 camerounais qui ont trouvé refuge dans l'État de Cross River, au Nigeria. Sur cette "terre d'hospitalité", MSF a d’abord construit 4 puits, 27 pompes manuelles et 52 latrines dans les districts d'Obanliku et Boki. Ensuite, l’ONG a lancé des activités médicales, avec une clinique ambulatoire au Comprehensive Health Centre à Ikom, pour fournir des soins aux communautés d'accueil et de réfugiés. L’ONG compte actuellement six cliniques mobiles dans les districts d'Obanlinku, Boki, Ikom, Ogoja et Etung. Selon l’ONG, la plupart des patients souffrent de maladies respiratoires et cutanées, comme la gale, liées à des conditions de vie difficiles. Sont également répertoriées, les maladies comme le paludisme l'hypertension et le diabète.
Un exemple d’hospitalité
La promotrice de santé pour MSF dans l'État de Cross River, au Nigéria, Elisa Capponi, s’est dite surprise agréablement de ce que « les Nigérians ont été extraordinairement hospitaliers avec les communautés camerounaises ». Faut-il rappeler que c'est depuis plus d'un an, que des camerounais traversent massivement la frontière nigériane pour s'installer dans l'Etat de Cross River. Il appert que la modicité des moyens des villageois locaux n’a pas empêché la manifestation d’un remarquable élan de générosité envers les réfugiés camerounais qui ont franchi la frontière nigériane. « Quand nous sommes arrivés dans le village d'Amana, les habitants nous ont accueillis, même s'ils n'avaient pas grand-chose à nous offrir », témoigne notamment Fidelis Kigbor l'un des réfugiés. La proximité géographique et les liens historiques constitueraient une fibre favorable à cette hospitalité.
Des besoins médicaux des gens sont énormes
Le déplacement en masse des populations ne sont pas sans engendrer la détérioration de la santé de la plupart des refugiés. Cela est notamment lié à la précarité et la promiscuité de la vie dans les camps. Le Dr Precious Mudama, qui travaille dans les cliniques mobiles de MSF à Cross River State, déplore que les besoins médicaux des gens sont énormes. Nos équipes mobiles, affirme-t-il, visitent en moyenne 120 à 150 patients par jour, dont 80% sont des réfugiés et 20% des membres des communautés d'accueil. Avant l'arrivée de MSF, explique en outre le Dr Mudama, la situation était dramatique, le système de santé local était épuisé et il y avait un manque de personnel et de matériel pour prendre soin des gens.
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