La question des abus sexuels dans le contexte africain est plus vaste et complexe, expliquent les évêques de l’AMECEA
Service Français-Afrique - Cité du Vatican
En rapport le sommet sur la protection des mineurs, les évêques de l'AMECEA ont reconnu que les abus sexuels sur les mineurs est aussi une réalité en Afrique. Le Secrétariat de l'AMECEA a réuni tous les Présidents des Conférences épiscopales membres pour un forum au cours duquel ils ont réfléchi et partagé leurs expériences dans un esprit de collaboration et de solidarité en vue du sommet, qui se tiendra du 21 au 24 février 2019 au Vatican.
Aborder la question des abus de manière holistique
« En tant qu'africains, nous ne pouvons pas dissocier le phénomène des abus sur les mineurs du contexte africain. Par conséquent, nous présenterons le problème de manière holistique afin que le monde sache exactement à quoi nous sommes confrontés en Afrique dans ce domaine », a affirmé Mgr Thomas Luke Msusa, Archevêque de Blantyre, vice-président de l’AMECEA et président de la Conférence épiscopale du Malawi. Les évêques de la régions veulent aborder la question afin de proposer des mesures plus adéquates pour lutter contre toutes les formes d'abus sur les mineurs et les adultes vulnérables. Mgr Musa met en garde contre le fait d'isoler la question des abus comme s'il s'agissait uniquement d'abus sexuels commis par le clergé. « La maltraitance des enfants est une question très sensible, mais pour nous en Afrique, elle va au-delà des abus sexuels commis par le clergé », a expliqué le Vice-président de l’AMECEA.
Il convient de souligner d’autres situations et facteurs qui représentent un grand danger pour le bien être des mineurs. Le président de la conférence épiscopale de Malawi dresse une longue liste : « il s’agit des phénomènes d’enfant soldats, des abus commis dans des familles dont les auteurs sont des parents ou des proches parents, les abus commis dans des écoles par des enseignants et les personnes qui s'occupent des enfants, le travail des enfants et la traite des êtres humains ». D’autres facteurs cultures comme les mutilations génitales féminines, les mariages précoces, entrent aussi en jeux. Pour Mgr Msusa, ce sont là des preuves qui confirment que la questions des abus sexuels dans le contexte africain est plus vaste et complexe.
Un problème à ne pas prendre à la légère
Lors de la rencontre du 21 au 24 février 2019 au Vatican, les évêques de l’AMECEA, prévoient de partager ce qu’ils ont observés dans le contexte africain. Le plus important, affirment-ils, est de trouver des moyens efficaces pour protéger les enfants contre tout type d'abus qui porte atteinte à leur dignité. Le problème des abus sexuels est un problème grave qui ne doit pas être pris à la légère, surtout en ce qui concerne le clergé. Dans notre contexte africain, estiment les évêques de la région, il ne s’agit peut-être que d’une fraction infime du problème majeur. « Cependant, la question est de savoir comment pouvons-nous considérer les problèmes de manière globale; comment pouvons-nous répondre à ces défis? », s’interrogent les évêques de l’AMECEA
Les évêques ont évoqué par ailleurs, le problème de pauvreté qui prive les enfants de biens de premières nécessités, la pandémie du VIH/SIDA qui a laissé de nombreux enfants orphelins, pris en charge par les grands-parents. Dans certains cas, les enfants assument la responsabilité parentale pour leurs frères et sœurs. « Nous devons prendre en compte toutes ces questions dans nos programmes de protection de l'enfance », a encore expliqué Mgr Msusa.
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