Au Mali, la Caritas travaille à redonner de la dignité aux personnes déplacées
Entretien réalisé par Cédric Mouzou, SJ – Cité du Vatican
Au Mali, le phénomène de la traite des êtres humains se décline sous plusieurs formes, dont les mariages forcés et les phénomènes des enfants soldats. La dignité de la personne humaine se voit bafouée dans plusieurs domaines. C’est une situation très complexe qui n’empêche pas la Caritas de travailler d’arrache-pied pour redonner de la dignité aux personnes victimes de la traite, aux migrants, aux déplacés internes et aux victimes des conflits communautaires. Le Mali fait face, depuis 2012, à l’invasion des groupes djihadistes qui sèment la terreur dans le nord du pays. Ce phénomène tend à s’étendre aussi dans le sud. Le Mali est également le théâtre de conflits communautaires qui le plongent dans une insécurité totale.
Donner des vêtements aux migrants
Le désert malien est devenu l’un des carrefours pour les personnes déplacées. En partance ou refoulées, elles trouvent refuge dans les centres de la Caritas Mali dont le rôle est d'essayer de redonner à l'homme et à la femme sa dignité de personne humaine. A Gao, porte du désert, Caritas Mali a créé un centre de santé et s’adonne à des activités sociales. « Notre action consiste à donner à tous les migrants une maison pour qu'ils puissent se reposer », explique Antoine Sagara, chargé des programmes de Caritas Mali. Ce travail consiste à donner des habits aux migrants, et ceci a aussi une signification fortement culturelle. Par exemple, « donner des habits à une jeune fille expulsée, abusée, salie dans sa dignité, c’est lui redonner une nouvelle dignité. Une dignité qui lui a été arrachée dans le périple de la migration ».
A côté de cette activé, Caritas Mali s’adonne également à la plaidoirie auprès des autorités compétentes pour que la cause des enfants soit prise en compte. « Nous menons beaucoup d'autres activités telles que les soins de santé aux migrants. La Maison des Migrants s'occupe de faire sortir des prisons les migrants ayant perdu leurs documents en cours de route, tout en prenant les dispositions pour leur réintégration professionnelle. Mais il y a aussi la sensibilisation à l'endroit des migrants qui veulent continuer et à l'endroit des potentiels migrants ; cela concerne surtout les jeunes, scolarisés ou non scolarisés ».
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