Méditation dominicale : « Il n’est pas correct de ne voir le mal que chez les autres »
Frères et sœurs,
En ce cinquième dimanche de carême qui précède le dimanche de la passion, l’Eglise nous invite à entrer progressivement dans l’économie des richesses du mystère pascal, et de passer de l’ancien au monde nouveau, à travers la passion, la mort et la résurrection de Jésus.
Dans la première lecture, Isaïe annonce comment le Seigneur aidera le peuple d’Israël à passer de l’esclavage de l’Egypte à la liberté de la terre promise. Dieu frayera le chemin dans le désert, et y créera des torrents d’eau. Il demande à son peuple d’oublier son esclavage du passé, et de marcher résolument vers la terre promise. Et nous aujourd’hui, qui sommes encore sous l’esclavage du péché, le Seigneur nous demande de le laisser nous guider, et ainsi bénéficier de la vraie liberté à travers son fils.
Saint Paul, dans la deuxième lecture, rend témoignage de sa propre expérience. Il regarde ses avantages du passé comme étant une perte, face à la découverte d’un bien qui dépasse tout, à savoir la connaissance de Jésus. Saint Paul est décidemment un homme changé ; il s’est laissé guider par Dieu et a su laisser la grâce agir en lui et le transformer. Puissions-nous aussi l’imiter pour quitter nos vieilles habitudes et passer à la vie nouvelle, celle de la connaissance du Christ Jésus, notre Seigneur.
L’évangile rapporte l’épisode d’une femme qui a été surprise en flagrant délit d’adultère, puis amenée à Jésus pour qu’il tranche l’affaire, en conformité à la loi de Moïse. Mais, refusant de se porter en juge, Jésus les renvoie à leur propre conscience et leur demande de s’examiner d’abord eux-mêmes, avant de juger la femme. Jésus ramène ainsi le débat à un autre niveau. Il apprend aux juifs, et à nous aussi, qu’il n’est pas correct de ne voir le mal que chez les autres. Ce qui importe pour Dieu, c’est le regard de vérité que chacun est appelé à avoir par rapport à sa propre conscience. Jésus révèle ainsi l’hypocrisie des juifs, et la nôtre aussi, lorsque nous nous évertuons à critiquer, à juger et à condamner les autres. Il remet aussi en question la justice partisane des juifs, qui avaient déjà condamné la femme sans un vrai procès équitable. En outre, Jésus reproche à la société juive son esprit de discrimination à l’égard des femmes. Et sur ce point, nous devrions nous aussi faire encore beaucoup d’effort pour améliorer les choses dans nos sociétés et dans l’Eglise.
Finalement c’est le don de la miséricorde que Jésus offre à cette femme, la délivrant ainsi du poids des accusations de la part des autres. Il pardonne et efface tous ses péchés, en lui donnant la chance de repartir, et en l’encourageant à ne plus retourner à sa vie de péchés. C’est ainsi qu’il agit aussi envers nous, et nous invite à faire de même envers les autres, sans les condamner pour toujours en fonction des actes du passé. Il nous faudrait plutôt chercher à ouvrir des chemins de réconciliation, de paix et de fraternité, afin de repartir pour des lendemains meilleurs. Que le Seigneur renouvelle notre regard envers nous-mêmes et envers les autres, Amen.
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