Mozambique : Après le cyclone Idai en Afrique australe, l'heure est à la lutte contre le choléra
Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican
Les stigmates laissés au Mozambique et dans d’autres zones touchées par le cyclone Idai sont encore très visibles : pas d’accès à l’eau potable, des maisons détruites, un nombre important des personnes déplacées, augmentation des besoins médicaux. En ligne de mire s’affiche l'épidémie de choléra. Ainsi, dans ses efforts pour en venir à bout, le ministère mozambicain de la Santé, soutenu par Médecins sans Frontières, MSF, sont sur terrain pour juguler l’épidémie. Il y a officiellement 1 400 cas confirmés dans tout le pays, mais les équipes de MSF ont traité plus de 1 000 patients suspects rien qu'à Beira et se préparent à faire face à l'augmentation d'autres maladies hydriques, ainsi qu'à la malaria, aux infections cutanées et aux maladies respiratoires.
L’Eglise zambienne au chevet des victimes
Les dégâts causés par le cyclone Idai étaient considérables. Pour s’en remettre, d’importants moyens aussi bien matériels, financiers qu’humains doivent être mobilisés. Dans ce sens, des élans de générosité n’ont pas depuis cesser de se manifester, à l’instar de la Conférence épiscopale de la Zambie. Cette dernière a organisé une collecte extraordinaire au profit des victimes des trois pays touchés : le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi. Cette collecte a eu lieu dans l’ensemble des diocèses du pays le 7 avril, et se poursuivra le 14 avril 2019. Mgr George Cosmas Zumaire Lungu, évêque de Chipata et Président de la Conférence épiscopale de zambienne a ainsi adressé un appel particulier en faveur de donations financières et matérielles en faveur des victimes, indiquant que les dons recueillis devront être envoyés au Secrétariat catholique d’ici la fin de la Semaine Sainte pour être ensuite adressés aux Conférences épiscopales intéressées.
Contrer l’épidémie par un travail sur terrain
Le cholera étant une épidémie à expansion rapide, la riposte devra intervenir aussi rapidement qu’efficacement. Ainsi, MSF a mis en place trois centres de traitement et gère une unité de traitement dans un centre de santé du ministère de la Santé pour contenir l'épidémie de choléra à Beira, Nhamatanda et Dondo. MSF a également mis en place des unités de traitement de 20 lits à Dondo et Tica et une unité de 10 lits à Buzi. MSF fournit également un appui logistique, technique et de gestion au ministère de la Santé pour la campagne de vaccination de masse à Beira, Dondo, Nhamatanda et Buzi.
De même, des équipes de purification de l'eau s’activent à installer de nouveaux points de distribution au profit des camps de déplacés de la région. Des équipes de promotion de la santé, pour leur part, se rendent dans les communautés pour expliquer comment purifier l'eau disponible, quelles bonnes pratiques adopter pour éviter une infection et quoi faire si des symptômes de la maladie apparaissent.
Un besoin d’aide urgent
D’après le gouvernement mozambicain, le bilan du sinistre causé par le cyclone est calamiteux : près de 598 personnes tuées, 1 522 blessées, 112 000 maisons détruites, endommagées ou inondées. Pour les Nations Unies, 1,85 million de personnes ont besoin d'une aide d'urgence, ajoutant qu’au moins 13 000 personnes déplacées ont trouvé refuge sur 136 sites différents. Par ailleurs, en dépit du fait de la remise en œuvre de nombreux approvisionnements publics en eau, la plupart des communautés n'ont toujours pas un accès adéquat à l'eau potable et à l'électricité. D’autre part, la catastrophe est mal tombée, au moment même où les habitants s’apprêtaient à la récolte de leurs différentes cultures. Ainsi, plus de 715 000 hectares de cultures ont été détruits.
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