Méditation dominicale : Corpus Christi – Fête Dieu – le Saint Sacrement
Frères et sœurs, l’Eglise célèbre aujourd’hui la solennité du Corps et Sang de Jésus-Christ, appelée aussi la fête du Saint Sacrement ou la Fête-Dieu. Elle a été instituée au 13ème siècle après le miracle eucharistique de Bolsena, en Italie, où un prêtre qui ne croyait pas en la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie assista au saignement de l’hostie qui colora de rouge le corporal qu’il utilisait.
Les lectures de ce dimanche nous montrent que le sacrement de l’eucharistie institué par Jésus le jeudi saint, tire ses racines dans l’Ancien Testament. Dans la première lecture, le prêtre Melchisédech utilise le pain et le vin pour rendre grâces à Dieu, et bénir Abraham qui venait présenter le dixième de ses avoirs. Célébrer l’eucharistie signifie donc rendre grâces à Dieu pour tous les bienfaits reçus de lui. La deuxième lecture nous montre que du temps de Paul, le repas eucharistique était déjà une tradition bien établie. Saint Paul accomplit le devoir de transmettre la tradition qu’il a reçue. Lorsque nous célébrons l’eucharistie, nous nous inscrivons dans cette même tradition apostolique.
A la suite de la recommandation de Jésus, « faites ceci en mémoire de moi », l’Eglise a toujours cru en la présence réelle de Jésus dans le pain eucharistique. Il nous revient donc d’en approfondir le sens pour comprendre qu’à travers ce repas, c’est Jésus lui-même qui se donne à nous, comme il l’avait tant désiré.
Dans le passage de la multiplication de pains que nous lisons aujourd’hui, nous retrouvons le vocabulaire eucharistique utilisé à chaque messe, à savoir prendre le pain, rendre grâces, rompre le pain et le donner. C’est ce même vocabulaire que Jésus a utilisé lors de la dernière Cène (Lc 22, 19-20), et lors du repas avec les disciples d’Emmaüs (Lc 24, 30). La multiplication de pains est comme une anticipation de l’institution de l’eucharistie. Et le don de Jésus à travers le repas eucharistique anticipait aussi le sacrifice de sa vie sur la croix. Jésus nous donne ainsi l’exemple du don total de soi. Et dans ce sens, le repas eucharistique exclut tout égoïsme et invite à s’engager pour que tous aient du pain. A l’instar des disciples d’Emmaüs qui, après la fraction du pain s’en sont retournés à Jérusalem, nous sommes nous aussi envoyés, à la fin de chaque messe, pour aller en mission et témoigner de notre charité, notamment envers les pauvres. Prendre part au repas eucharistique nous met donc devant le défi de conformer notre vie à celle de Jésus.
Prions, pour que nous puissions toujours vivre dans l’action de grâces et qu’en communiant au corps et au sang du Christ, nous puissions donner notre vie pour le salut de nos frères et de nos sœurs, comme Jésus nous l’enseigne. Amen.
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