Cameroun : Un plaidoyer pour une reprise des cours intégrale et nationale
Français Afrique - Cité du Vatican
Devenu le théâtre d’intenses conflits entre les forces armées camerounaises et les séparatistes anglophones, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun avaient les allures des cités fantômes, lundi 02 septembre 2019, au premier jour de la rentrée scolaire coïncidant avec l’opération ville morte lancée par les séparatistes. Les évêques de la province ecclésiastique de Bamenda, tout en exhortant leurs fidèles à la paix, avaient déjà publié une lettre ouverte invitant les autorités à faciliter la reprise de l’école dans la zone anglophone de ce pays.
Le boycott de l’école : une atteinte grave aux droits humains fondamentaux
Dans cette lettre, les évêques de Bamenda exprimaient leur indignation en constatant que, pendant trois ans, les élèves de ces deux régions en crise politique n’ont pas pu emprunter le chemin de l’école alors que plusieurs d’entre eux se sont déplacés vers les régions francophones du pays. C’est cette situation qu’ils ont qualifiée d’atteinte grave aux droits humains fondamentaux, ajoutant qu’il s’agit là d’une injustice coûteuse infligée à la jeunesse de la partie anglophone du Cameroun.
C’est aussi dans ce sens qu’ils ont dénoncé la manipulation des consciences par des Camerounais de la diaspora, surtout ceux de l’Occident, qui dictent leur loi depuis l’étranger et encourent les rebelles sécessionnistes à semer la terreur au sein du peuple, rendant ainsi difficile la reprise de l’école dans ces régions.
Un retard accumulé sans éducation ne se rattrape pas
Le dimanche 1er septembre 2019, Mgr Samuel Kleda, Archevêque métropolitain de Douala, dans la partie francophone du Cameroun, a appelé les fidèles chrétiens de tout le pays à une grande unité nationale qui doit se traduire par le sens de solidarité entre les deux zones, anglophone et francophone. Bien plus, il a souligné combien il est important, pour la zone anglophone, d’envoyer les enfants à l’école en dépit des problèmes socio-politiques à résoudre. Pour lui, en effet, ne pas scolariser les enfants pendant un si long moment est un retard accumulé qui ne se rattrape pas, et le pays le regrettera pendant longtemps.
Pour une médiation entre les deux zones
C’est dans cette perspective que, voulant sensibiliser davantage les populations sur l’importance de la scolarité, particulièrement dans la zone anglophone, le Président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Abraham Kome et l’Archevêque de Douala, Mgr Kleda, se sont rendus dans les villages de la zone anglophone de Buea, Kumba, Manfé, et Bamenda. Aussi, ont-ils invité les autorités camerounaises à faciliter la participation commune des biens de l’Etat.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici