Méditation pour le 25e dimanche du temps ordinaire : «Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent »
« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ». Jésus donne à l’enseignement que nous lisons dans l’Evangile de ce dimanche une conclusion claire et nette. Dieu ne fait pas nombre avec tous les biens que nous pouvons convoiter : honneur, richesse, pouvoir, … que sais-je encore ? Dieu ne saurait être mis en concurrence avec quoi que ce soit.
Dans le passage du prophète Amos lu aujourd’hui dans la liturgie, nous entendons une forte invective contre ceux qui ne songent qu’à accumuler des richesses, contre ceux qui attendent avec impatience la fin du sabbat pour pouvoir (enfin !) se remettre à leurs affaires, contre ceux qui faussent les balances afin de tromper les pauvres gens. Amos vivait il y a près de 2 800 ans … et son message demeure d’actualité !
Dans la seconde lecture lue ce dimanche, Paul invite Timothée à prier en particulier « pour les chefs d’Etat et tous ceux qui exercent l’autorité, afin que nous puissions mener notre vie dans la tranquillité et le calme, en toute piété et dignité ». Si Paul suggère une telle prière, c’est sans doute parce qu’elle est nécessaire. Nécessaire au temps de Paul … mais, pourrions-nous ajouter, nécessaire à notre temps aussi ! Le risque d’exercer un pouvoir sans considération du « bien commun », c’est-à-dire sans mettre cette autorité au service de la construction d’un monde où la dignité de tous soit respectée et promue, … ce risque existe en permanence.
Enfin, l’enseignement de Jésus rapporté aujourd’hui par l’évangéliste Luc porte, lui aussi, sur l’argent : l’argent est trompeur lorsqu’il devient le but ultime de nos efforts, de nos activités, de nos initiatives, et lorsqu’il nous écarte du véritable bien. Jésus donne cet enseignement en racontant une surprenante histoire, qui met en scène un gérant malhonnête, mais, de façon curieuse, Jésus ne détaille pas ici ce qu’est le véritable bien.
Reprenons l’histoire que raconte Jésus. Un homme riche apprend que son gérant dilapide sa fortune. Il renvoie donc cet employé. Du coup, celui-ci invite les débiteurs de son maître et leur dit : « tu dois cent barils d’huile à mon patron … eh bien écris cinquante sur ta reconnaissance de dette ! », « tu dois cent sacs de blé à mon maître … eh bien écris quatre-vingt sur ta reconnaissance de dette ». En agissant ainsi, cet homme espère acquérir des amis qui l’aideront à mieux faire face aux jours difficiles qui s’annoncent pour lui. Il est clair que ce gérant est malhonnête car il détourne à son profit les biens de son maître ; il est donc juste qu’il soit renvoyé. Mais lorsque le maître apprend la ruse utilisée par son ancien employé pour échapper aux conséquences de son renvoi, il ne se met pas en colère. Certes, le maître se défend contre la malhonnêteté de son ancien employé, mais il en admire la fourberie : son ancien employé se montre cupide à des fins personnelles (et le maître est victime de cette cupidité), mais il donne aussi à entendre que le bien véritable n’est pas l’argent : le bien véritable est quelque chose qui touche aux relations humaines.
Faisons donc attention à mettre les choses à leur juste place : l’autorité, le pouvoir, l’argent, … ne sont pas des buts en eux-mêmes, mais plutôt des moyens à utiliser afin de rechercher le « vrai bien ». Toute la Bible, en fait, nous fait découvrir ce qu’est ce « vrai bien » : une relation vivante au Dieu vivant, une relation qui s’exprime très quotidiennement dans la promotion de relations fraternelles et dignes avec autrui.
Jésus nous indique cette voie. Puissions-nous la suivre avec simplicité et détermination !
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici