Mgr Muyengo : Un Synode qui inspire
Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Cité du Vatican
« Nous espérons tirer beaucoup d’expérience de ce synode, pour revoir nos méthodes de travail, pour actualiser nos enseignements, pour surtout vulgariser les connaissances », a affirmé l’évêque d’Uvira qui a mis en exergue les défis auxquels il fait face dans son diocèse, ceux relatifs à la pastorale.
Les routes, véritable casse-tête
Mgr Muyengo est confronté au grave problème du manque d’infrastructures routières qui l’empêche de se rendre dans tous les coins et recoins de son diocèse. Il a indiqué que pour palier à ce problème, et faisant allusion au mois missionnaire extraordinaire en cours, il a davantage encouragé les laïcs à travailler dans les tâches pastorales. Abordant par ailleurs la problématique de l’exploitation abusive des forêts, il a décrit la réalité qui fâche les bonnes consciences. « Dernièrement, en étant à Kinshasa pour notre assemblée des évêques, nous avons aperçu en pleine capitale, des colonnes de grands véhicules qui transportaient du bois. Mais tout cela se passe au vu et au su des autorités qui sont évidemment impliquées dans ces commerces », a déploré l’évêque d’Uvira. A cette problématique s’ajoute la question de l’exploitation minière qui s’effectue dans des zones au grand dam des « populations locales qui restent abandonnées à elles-mêmes (…) sans routes, sans écoles, sans dispensaires », assistant impuissants au pillage de leurs richesses. C’est surtout le cancer de la corruption que dénonce Mgr Muyengo en relevant ces faits.
Défendre la forêt, un travail de longue haleine
Le Réseau ecclésial du Bassin du Congo, REBAC, a pu voir le jour dans le but de défendre le Bassin du Congo en faisant un « plaidoyer, via une information correcte, sans accusation abusive ». Mais à côté du plaidoyer, dit Mgr Muyengo, il y a l’éducation de la population, pour qu’elle se prenne en charge en adoptant un comportement responsable. « Chez moi, il y a ce phénomène de la vente des braises par exemple », évoque-t-il comme habitude à juguler, tout en reconnaissant que la population agit souvent dans ce sens par manque d’alternative adéquate.
Piste de solution ?
Pour en venir à bout au problème de bois de chauffage, l’évêque d’Uvira fait remarquer qu’à la suite de la 21ème Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, COP 21, et la sortie de l’encyclique Laudato Si’ du Pape François sur la sauvegarde de la maison commune, un bureau diocésain pour la protection de l’environnement a été créé. Dans ce bureau, dit-il, « on apprend à fabriquer des briquettes à base de déchets de papiers, de feuilles d’arbres qui tombent. Et je pense que c’est une des solutions puisqu’elles coûtent moins cher que le bois ».
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